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« La France qui gagne est dans la rue : France 1 – Sarkoland 0″

Posté par communistefeigniesunblogfr le 24 juin 2010

 24 juin 2010

Les salariés font coup double sur les retraites

Par Paule Masson 

REtraites%20571 dans RETRAITESDans le cortège parisien.

Photo : Patrick Nussbaum

Les salariés du public comme du privé sont massivement descendus dans la rue, hier. Le peuple de gauche aussi. Pour beaucoup, le succès de la journée de mobilisation est un début. Le gouvernement doit revoir sa copie d’ici au Conseil des ministres du 13 juillet.

Le compteur monte. Indiscutablement. Il double même. Et pendant que Nicolas Sarkozy s’agite avec les joueurs de football pour tenter de faire diversion, près de 2 millions de salariés sont venus, hier, rappeler au président de la République que la brûlante actualité commande de proposer une tout autre réforme des retraites. L’intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-FSU-Unsa-Solidaires s’était donné l’ambition de « faire mieux » que le 27 mai dernier pour cette quatrième journée d’action depuis début 2010. Pari réussi. Tous les compteurs sont doublés, qu’il s’agisse du nombre de manifestants ou des taux de grévistes. Les salariés du secteur public comme du privé sont massivement descendus dans la rue. Le peuple de gauche aussi.
« La France qui gagne le 24 juin 2010 : France 1 – Sarkoland 0 », entendait-on, au son des vuvuzelas, parmi les rangs serrés des quelque 12 000 manifestants de Tours. La métaphore footballistique a raflé la vedette pour les slogans, à l’image de 10 000 Strasbourgeois qui défilaient au milieu de banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Travailler plus pour gagner plus, vuvuzetes bien foutu de nous. »

 

« Pour sauver les retraites, supprimez le bouclier fiscal », criaient plus sérieusement ceux de Toulouse dans un imposant cortège de 60 000 personnes. Partout, dans les 200 défilés, les chiffres ont été imposants : 130 000 à Paris, 120 000 à Marseille, 70 000 à Bordeaux ou encore 25 000 à Lyon. Sous les feux des slogans, sifflets, pétards et éclats de voix, a éclos un cri de colère, résumé par Mimoune, trente-sept ans, employé du groupe Rhodia, à Lyon : « Je ne vois pas comment je vais tenir encore trente ans à ce rythme-là. Je ne veux pas crever au boulot ! »
Les taux de grévistes ont emprunté le même chemin, partout supérieurs à la dernière mobilisation. Dans les écoles primaires, la grève a été la plus forte de l’année scolaire. Le ministère de l’Éducation nationale le reconnaît, en déclarant 31,9 % (52,2 %, chiffre syndical) contre 29,8 % le 23 mars. Même tonalité chez les cheminots. La CGT décompte 46 % de grévistes (39,8 % pour la direction), des taux plus importants que le 27 mai, le 23 mars et même qu’en 2009. Les fonctionnaires, très nombreux dans les cortèges, ont aussi augmenté leurs taux de grévistes. Gêné aux entournures, Georges Tron, secrétaire d’État à la Fonction Publique, n’a pas osé établir de comparatif avec les journées précédentes, et, faisant preuve d’une mauvaise foi sans borne, a comparé les taux de grévistes avec ceux de. 2003 !
Le gouvernement va devoir entendre l’ampleur de ce refus de reculer l’âge de départ en retraite, ont assuré tour à tour les leaders syndicaux et les principaux responsables des partis de gauche. « Il fallait une réaction à la hauteur de la remise en cause des droits à la retraite. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le répondant est au niveau nécessaire », s’est réjoui Bernard Thibault, annonçant en fin de journée le chiffre précis de 1,92 million de manifestants. La réponse que le secrétaire général de la CGT attend du gouvernement est simple : ne pas examiner le projet de loi actuel au Conseil des ministres du 13 juillet. Revoir la copie, pour proposer une « réforme alternative », c’est aussi la demande de François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. « Les gens ne manifestent pas contre le changement, mais contre cette réforme, qui est injuste », a-t-il ajouté. Pour tous, ce 24 juin est un début, le signe « que l’on entre dans une nouvelle période de rapport de forces avec le gouvernement », a souligné Bernadette Groizon, secrétaire général de la FSU.
« La situation vient de changer aujourd’hui », s’est félicité Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, tandis que Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche, martelait : « On tient le bon bout. » Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, voulait voir dans le succès de la journée un « apéritif, avec, à la rentrée, de nouvelles grèves ». Les suites du mouvement seront discutées mardi au sein de l’intersyndicale, réunion à laquelle FO devrait se joindre. Les syndicats savent que la grande bagarre se poursuivra à la rentrée. Mais leur première préoccupation sera de ne pas relâcher l’effort pour parvenir à influer sur le cours du Conseil des ministres du 13 juillet prochain.

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