Coupe du monde : le foot, métaphore et miroir de notre société
Posté par communistefeigniesunblogfr le 23 juin 2010
Site national du PCF – 21 juin 2010
Coupe du monde : Passion et marchandise
Le football des terrains poussiéreux des faubourgs africains, celui des enfants virtuoses partis pour trouver une place dans les clubs européens ruisselant d’or, peut désormais arborer ses lettres de noblesse : la mondialisation du ballon rond parachève son œuvre.
Durant un mois, une exceptionnelle communion tisse des liens invisibles des écrans plats aux transistors de brousse, des Cafés des sports aux stades sud-africains. Cet enthousiasme foot fait peur quand il prend la sombre figure des légions hooligans. Il fait craquer quand il se reflète dans les yeux des mômes et s’unit dans l’amour du beau jeu, du geste pur qui transcende soudain un joueur comme les autres.
Bien sûr, les requins croisent en nombre aux abords des stades. Marchands d’hommes, organisateurs de paris, multinationales en tous genres comptent sur le foot, en espèces sonnantes et trébuchantes. Il en produit de tels flots ! La morale et les personnalités un peu faibles s’y noient. Les fonds de pension y font leur nid, des arènes perdent leur nom de baptême pour ne plus porter que des marques ; beaucoup, sinon tout, se vend et s’achète.
Cependant, ce sport a jusqu’alors évité le discrédit complet qui lui aurait fait perdre sa place de numéro un planétaire. Il s’est relevé des scandales et des drames parce qu’il incarne encore une passion populaire. L’insistance d’un Michel Platini à ne pas laisser la bride sur le cou aux gros capitaux et à préserver des règles d’éthique à l’échelle européenne y a sa part. Elle s’appuie sur le formidable réseau des bénévoles, des passionnés qui, ici et ailleurs, forment les jeunes, arbitrent les matchs, dirigent les clubs amateurs. L’alchimie dont témoigne le film de Ken Loach, « Looking for Eric », entre un buteur génial et des supporters, se reproduit souvent. C’est elle qui sauve le foot, métaphore et miroir de la société.
Cette année, le pays hôte est un formidable symbole, celui du creuset brûlant où se mêlent les couleurs d’un peuple, celui d’une victoire contre la haine avec les mains tendues de Mandela, celui d’un pari sur l’avenir pour lequel on croise les doigts.
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