« Nature capitale » : Les jeunes agriculteurs s’interrogent sur leur avenir
Posté par communistefeigniesunblogfr le 24 mai 2010
24 mai 2010 – Marie-Noëlle Bertrand
L’agriculture investit les Champs
Près de deux millions de visiteurs ont sillonné les Champs-Élysées, retapissés de vert pour l’opération « Nature capitale » qu’organisait le syndicat Jeunes Agriculteurs.
Des champs au coeur des Champs, des moutons, des potagers, du blé en herbe et des bananes. Il y a fort à parier que l’image des Champs-Élysées transformés, deux jours durant, en une maquette géante de la France agricole dans sa diversité marquera les esprits. L’opération Nature capitale qu’organisait, ce week-end, le syndicat Jeunes Agriculteurs (JA), en collaboration avec France Bois Forêt, aura quoi qu’il en soit rencontré son public.
Dimanche, déjà, Parisiens et touristes étaient 900 000, selon la préfecture, à s’être promenés au milieu des 8 000 parcelles végétales installées – en une nuit – par les acteurs de l’événement. On en attendait encore plus hier, lundi de Pentecôte, estampillé journée la plus chaude de la semaine. Au final, les organisateurs espéraient dépasser, dans la soirée, les 2 millions de visiteurs. Un pari doublement réussi, donc, quand il s’agissait à la fois de rapprocher la campagne de la ville et de dire que l’avenir de l’agriculture sera divers ou ne sera pas. « Nous voulions montrer qu’il n’y a pas les urbains d’un côté et les ruraux de l’autre, mais que l’agriculture est celle de tous les citoyens », explique Jérôme Wols, secrétaire général de JA. « Nous voulions également dire que pour vivre, l’agriculture doit travailler sur tous ses axes de production et sur leurs débouchés. » Plus de 80 variétés végétales de France métropolitaine et d’Outre-mer ont ainsi été exposées au public, tandis que des démonstrations de barattage et de traite des vaches ponctuaient la manifestation.
L’agriculture française vit aujourd’hui une crise profonde.
Un changement de forme et de fond par rapport à la Grande moisson, première chorégraphie du genre mise en scène, tout comme celle-ci, par Gad Weil, créateur d’arts de rue. C’était il y a vingt ans, et les Champs-Élysées se couvraient alors d’un immense champ de blé. « Il s’agissait alors de parler d’activité économique. Les céréales l’illustraient parfaitement », explique Jérôme Wols. Mais le productivisme ne fait plus bonne figure et les jeunes agriculteurs préfèrent aujourd’hui valoriser la biodiversité des productions locales comme moteur économique autant que comme réponse aux besoins alimentaires. Un message adressé aux consommateurs mais surtout aux politiques publiques, alors que l’agriculture française vit aujourd’hui une crise profonde et que la future politique agricole commune (PAC) se discute à Bruxelles.
« En vingt ans, nous sommes passés d’une politique agricole très encadrée à un accompagnement de moins en moins conséquent, reprend Jérôme Weil. Pour conserver cette diversité, il nous faut une vraie PAC qui la soutienne et l’organise. Les agriculteurs ne demandent pas des aides. Ils demandent qu’on leur permette de vivre de leurs productions. »*
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* Le revenu moyen de l’agriculteur a baissé de plus d’un tiers en 2009. A (re)lire sur notre blog :
Des milliers d’agriculteurs dans les rues de Paris pour dénoncer la baisse de leur revenu
Agriculture : 2009, l’année noire
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« Nous ne voulons pas être des rentiers à la charge des contribuables. Nos produits ont un prix, le prix de notre travail. »
Lire l’article publié par : la Confédération Paysanne
A télécharger :
- PAC 2013 : Une PAC pour la souveraineté alimentaire en Europe et dans le monde. Une politique agricole et alimentaire commune pour des agricultures paysannes. (Contribution de la Confédération paysanne au débat sur la PAC après 2013 – Avril 2010, 15 p.)
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