« Social-démocratie et collaboration de classes » (Mohamed Belaali)
Posté par communistefeigniesunblogfr le 17 avril 2010
Social-démocratie et collaboration de classes
Mohamed BELAALI
« Dans tous ces écrits, je ne me qualifie jamais de social-démocrate, mais de communiste. Pour Marx, comme pour moi, il est absolument impossible d’employer une expression aussi élastique pour désigner notre conception propre » *
F. Engels
Didier Migaud et Michel Charasse ont été nommés par Sarkozy, l’un premier président de la Cour des comptes, l’autre au Conseil constitutionnel. L’un est député socialiste, l’autre est un ancien ministre et ami de Mitterrand. Mais Sarkozy a recruté également Michel Rocard pour effectuer plusieurs missions, entre autres, pour réfléchir au grand emprunt national et servir d’ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique. Jack Lang, lui, a été envoyé à Cuba comme émissaire spécial du président et en Corée du Nord pour « mission d’information ». Eric Besson, qui a quitté Ségolène Royal et le PS juste après les résultats du premier tour des présidentielles de 2007, est nommé d’abord Secrétaire d’État avant de devenir Ministre de l’immigration. Martin Hirsch était confortablement installé dans son fauteuil de Haut Commissaire aux Solidarités Actives et à la Jeunesse avant de quitter le gouvernement le 22 mars 2010. Jean-Marie Bockel occupe le poste de secrétaire d’État auprès de la ministre de la Justice et des libertés. Bernard Kouchner, ministre des gouvernements socialistes de Michel Rocard à Lionel Jospin, travaille aujourd’hui pour Sarkozy en tant que ministre des Affaires étrangères et européennes. Le cas de Dominique Strauss-kahn est plus délicat et moins flagrant. Sarkozy n’avait, si l’on peut dire, que soutenu activement sa candidature à la présidence du Fonds Monétaire International (FMI). Il ne s’agit là que de la personnification d’une collaboration de classes d’un courant politique ancien, celui de la social-démocratie.
Ces hommes qui se déclarent toujours de « gauche » occupent des postes de ministres, de secrétaires d’État, de présidents ou membres d’institutions importantes pour aider Sarkozy à appliquer une politique entièrement au service des classes dominantes. Répudier et renier ses propres principes politiques est devenu une habitude chez les socio-démocrates. Et ce renoncement se fait naturellement sans état d’âme et sans scrupule. Il est difficile de distinguer sérieusement aujourd’hui un dirigeant social-démocrate d’un dirigeant de droite, tellement leurs idées et leurs pratiques politiques se confondent. Privatisations, destruction des services publics, précarisation et « flexibilisation » de l’emploi, baisse des charges pour les entreprises, cadeaux fiscaux accordés aux plus riches, réduction des dépenses publiques, mépris des couches populaires et soumission au patronat sont quelques aspects de leur gestion commune du libéralisme. Leur vénération du marché et du profit les rend insensibles et indifférents aux injustices, aux inégalités et à l’irrationalité du capitalisme qui produit en même temps richesses pour une minorité et misère pour la majorité de la population. La guerre reste pour eux , comme pour la bourgeoisie, l’un des moyens qu’ils utilisent au niveau international pour régler les conflits.
Les socio-démocrates ont depuis longtemps renoncé à vouloir changer le monde. Ils se sentent plus à l’aise, tellement le mot révolution leur fait peur, dans la gestion de la brutalité et de la barbarie du capitalisme qu’ils considèrent comme un système naturel et donc inéluctable
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.