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Continental : L’État veut casser financièrement ceux qui luttent…

Posté par communistefeigniesunblogfr le 8 avril 2010

 L’Humanité – 8 avril 2010 – Mehdi Fikri

Les Continental de retour à la barre

Hier, avait lieu une manifestation de soutien aux six salariés de Continental jugés 
au civil, au TGI de Compiègne. L’État a demandé 12 000 euros de dommages et intérêts.

Compiègne (Oise), envoyé spécial.

Les slogans sont bien rodés et les banderoles ont l’air d’avoir vécu. Normal, voilà plus d’un an que les Conti manifestent. Ils ont battu le pavé contre le plan social, pour de meilleures indemnités de licenciement et, à présent, contre la condamnation de six d’entre eux pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne, en 2009. « On a été partout  : à Paris, à Amiens, à Sarreguemines, à Hanovre. En tout, on a dû défiler près d’une trentaine de fois, sans compter les manifs nationales », estime Franck, l’un des six salariés jugés hier après-midi, au civil, par le tribunal de grande instance de Compiègne.« Ce jour-là, on était 200 sur place. Manque de pot, c’est nous six qui avons été filmés et maintenant, on veut nous faire payer pour les autres », résume-t-il.

Hier, la manifestation de soutien a réuni un millier de personnes selon les organisateurs, 400 selon la police. Dans le cortège, des délégations venues de Total, de Goodyears Amiens ou encore de Sodimatex, ainsi que des représentants du Front de gauche, du NPA et de LO.

L’État, constitué partie civile, a présenté sa facture hier pour les dégâts à la sous-préfecture. Ils sont estimés au total à 52 662 euros, mais l’État a été indemnisé par son assurance à hauteur de plus de 40 000 euros. L’avocate de la partie civile a donc demandé que les accusés règlent « le montant résiduel », soit 11 957 euros. Elle a également réclamé au tribunal de condamner les salariés à verser 3 500 euros au titre des frais de justice. Le jugement a été mis en délibéré au 2 juin.

« Au pénal, la justice n’a pas réussi à nous casser pour l’exemple, puisque les peines de prison avec sursis ont été supprimées en appel. Mais, au civil, elle peut montrer qu’elle peut casser financièrement ceux qui luttent », explique Didier Bernard, délégué CGT. Les Conti ne sont pas trop inquiets pour leur propre cas  : une caisse de solidarité sera mise à contribution pour payer les éventuels dommages et intérêts. « Mais, c’est une question de principe de s’opposer à ce jugement. J’ai encore 20 ans de boulot à tirer et je veux pouvoir me dire que je pourrais continuer à me battre sans être condamné », poursuit Didier Bernard.

À l’extérieur, un arc de cercle s’est formé pour laisser la place à Bastaga, un spectacle de soutien joué par la compagnie Jolie Môme. Plus en retrait, certains parlent reclassements. « La proposition de postes en Tunisie à 137 euros par mois est très mal passée. Puisqu’après tant de temps, la direction continue à se foutre de nous, on reste vigilant », estime Sébastien, membre du comité de lutte. « Sur le site, raconte-t-il, les AG ont toujours lieu, quasiment tous les lundis ». Voilà donc plus d’un an que les Conti manifestent. Et, d’ici le référé, ce n’est sûrement pas fini.

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Le 21 avril 2009, quelque 200 ouvriers de l’usine de Clairoix avaient laissé éclater leur colère dans les locaux de la sous-préfecture de Compiègne après avoir appris le rejet par la justice de leur demande d’annulation du plan social.

Les six ouvriers avaient été condamnés au pénal en janvier à de simples amendes de 2.000 à 4.000 euros par la cour d’appel d’Amiens, échappant aux peines de prison avec sursis prononcées en première instance.

L’usine de Clairoix, qui employait 1.120 salariés, a été fermée début 2010. Après plusieurs mois de lutte, les ouvriers avaient décroché 50.000 euros d’indemnités extra-légales

 

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