Handicapés : Les motifs de la colère sont multiples

Posté par communistefeigniesunblogfr le 30 mars 2010

Article publié le 27 mars 2010 dans l’Humanité

« 2010, année de la colère noire des handicapés »

Accroissement de la pauvreté, soins plus chers, remises en cause de la loi Handicap… Jean-Marie Barbier, président de l’Association des paralysés de France, explique les raisons de la mobilisation organisée aujourd’hui par 94 associations.

Entretien.

Deux ans après leur manifestation historique du 29 mars 2008 à Paris (sans précédent dans l’histoire du mouvement des handicapés en France et même dans le monde), les associations de personnes en situation de handicap ou atteintes de maladie invalidante, regroupées au sein du collectif Ni pauvre, ni soumis, descendent à nouveau dans la rue, aujourd’hui. Enfoncement sous le seuil de pauvreté, renchérissement du coût des soins, remises en cause de la loi Handicap de 2005… Les motifs de la colère sont multiples, comme l’explique Jean-Marie Barbier, président de l’Association des paralysés de France (APF).

Alors que le gouvernement a commencé à appliquer la promesse d’augmenter de 25 %, d’ici à 2012, l’allocation adulte handicapé (AAH), vous dressez un « constat d’extrême pauvreté » des personnes en situation de handicap ou atteintes de maladie invalidante. Comment en est-on arrivé là ?

JEAN-MARIE BARBIER. D’abord, ces 25 % ont été bien mérités, au regard du retard pris toutes les années précédentes. Il faut rappeler que le montant de l’AAH en 1982 représentait presque 80 % du smic, et qu’en 2007, il en représentait plutôt 60 %. Il fallait donc un rattrapage.

Deuxième élément : la mise en place, en 2007-2008, des franchises médicales est totalement injuste. On a annoncé qu’on exemptait les enfants, suivant le principe que les enfants sont plus souvent malades que les adultes. On a juste « oublié  » qu’une personne handicapée est bien souvent plus malade qu’un enfant. Il faut aussi parler du forfait hospitalier. Beaucoup de personnes handicapées sont amenées à aller faire une remise d’aplomb de temps en temps à l’hôpital et peuvent y passer trois jours, quatre jours, une semaine ; elles sont donc complètement pénalisées par la hausse du forfait (à 18 euros – NDLR).

Il y a un troisième sujet : les déremboursements de médicaments, qui pénalisent en premier lieu les personnes handicapées. Beaucoup de médicaments exigés par certaines pathologies sont considérés comme des médicaments de confort : c’est simplement inacceptable. Je rappelle que le plafond de ressources pour bénéficier de la CMU est de quelques euros inférieur au montant de l’AAH ou au minimum vieillesse. Il y a donc une importante catégorie de la population, entre 1 million et 1,5 million de personnes qui sont juste au-dessus du seuil de ressources pour avoir droit à la CMU. Pour ceux qui sont entre ce seuil et 20 % au-dessus, on peut prendre une mutuelle pas chère, mais pour ceux qui n’ont pas d’argent, « pas cher », c’est déjà trop cher.

On peut enfin ajouter que la dimension du discours de Nicolas Sarkozy consistant à dire : « Travaillez plus pour gagner plus » est très légèrement insultante pour des personnes qui ne demanderaient pas mieux que de travailler mais ne le peuvent pas.

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L’allocation adulte handicapé (682 euros) est inférieure au seuil de la pauvreté

Vivre avec l’AAH ou l’indépendance impossible

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