Après l’action, vient le temps de la réflexion
Posté par communistefeigniesunblogfr le 25 mars 2010
“…les citoyens veulent se réapproprier la politique, la « chose politique », qui ne doit surtout pas être simplement déléguée à des élus ou responsables de partis, aussi vertueux soient-ils.” (André Chassaigne)
Claire Villiers, vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France(2004-2010), était candidate sur la liste du Front de gauche.
Membre d’Alternative citoyenne, et ancienne syndicaliste à l’ANPE (CFDT puis SNU-FSU), Claire Villiers est également fondatrice d’Agir ensemble contre le chômage. Élue en 2004 sur la liste Gauche populaire et citoyenne, elle était en charge de la démocratie régionale. Pour les régionales 2010, elle était à nouveau candidate dans les Hauts-de-Seine.
A l’issue du 1er tour, elle s’est trouvée « déclassée » et donc non-éligible.
Pour notre propre réflexion, nous reproduisons ici l’article publié le 22 mars par « Communistes unitaires ».
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Les absents des élections
Écrit par la rédaction
22 mars 2010
Nous relayons ici le texte dit par Claire Villiers, le 18 mars, au Zénith, en fin de campagne pour le 2e tour. Claire aura, ce soir là, porté jusqu’au bout la démarche qui a été la sienne pendant son mandat, la raison, à mon avis, pour laquelle elle aura aussi été déclassée, avec d’autres, sur cette liste de fusion dans une connivence des partis en fusion.
En amont de ce texte, le message de François Labroille, qui l’a diffusé, et dont nous partageons le sens.
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A celles et ceux qui ont fait la campagne dans la campagne,
Bonjour
Voici le beau texte de l’intervention de Claire qui a été remarquable hier soir.
De quoi donner honte à celles et ceux qui ne l’ont pas mise dans les éligibles assurés du second tour.
François Labroille.
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Bonsoir,
Tu t’appelles Jean-Pierre, Natacha, Samuel, Leila …
et tu n’as pas voté dimanche dernier pour le 1er tour des élections régionales
Tu n’es sans doute pas dans cette salle,
mais nous t’avons rencontré dans ton quartier, à la porte de ton entreprise, à l’antenne de Pôle Emploi…
Tu n’as pas voté et tu nous avais prévenus,
vous êtes tous les mêmes, vous ne venez que quand il y a des élections,
Je n’ai plus de logement, je vais être en fin de droits assedic : qu’est ce que vous faites pour moi ?
Tu n’as pas voté parce que tu n’es pas inscrit sur les listes : ça ne m’intéresse pas…
Tu n’as pas voté parce que ce droit de vote que nous t’avions promis, tu ne l’as toujours pas : depuis 40 ans Madame je suis ici…
Tu n’as pas voté parce que tu bosses ici, tu vis ici…mais tu n’as pas ces foutus papiers !
Je ne sais pas si nous te convaincrons de choisir dimanche prochain de coller une claque magistrale aux Pécresse, Blanc, Sarkozy, Lefèvre, Copé et consorts.
Je l’espère parce que c’est de ta vie, de celle de tes enfants qu’il s’agit.
Nous avons le choix :
concurrence mortifère ou coopération créatrice ?
Exclusion ou solidarité ?
Ségrégation ou égalité ?
Dans quel monde, dans quelle région allons-nous vivre ?
Je partage ton sentiment d’extrême urgence
Je partage ton intuition que rien ne se règlera par de petits arrangements dans des salons feutrés.
Je ne te demande pas,
nous ne te demandons pas de « nous faire confiance » pour que ça aille mieux.
Dans le suffrage universel, il n’y a pas de grandes et de petites voix.
Chacun, chacune compte pour un.
Mais comme le disait le grand Jaurès : cette révolution est inachevée car nous n’avons pas conquis la souveraineté populaire,
Celle qui place les besoins humains non pas avant, mais à la place des exigences du capital
Celle qui veut être maitre de son destin, individuel et collectif
Celle qui ne veut déléguer à quiconque, patron, expert, ou élu le soin de décider seul.
L’Ile de France que nous appelons de nos voeux ne se fera pas sans toi, sans tes exigences, sans tes colères, sans ta participation
Nous sommes lucides, du moins je l’espère, si nous ne voulons pas que cette région tombe aux mains des prédateurs, nous aurons besoin d’un affrontement de grande ampleur.
Frappons-en, ensemble les 3 coups dimanche prochain.
Et tu verras ce sera de nouveau
Un joli nom camarade
Parce qu’il mariera cerise et grenade…
Claire Villiers
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