France Télécom : Bilan accablant pour l’entreprise et ses méthodes d’organisation
Posté par communistefeigniesunblogfr le 10 mars 2010
Malgré les engagements nationaux, les conditions de travail chez France Télécom ne semblent guère s’être beaucoup améliorées. Pour preuve les 8 suicides et les 3 tentatives de suicides dénombrés par les syndicats depuis le début de l’année 2010. Deux des huit salariés qui ont mis fin à leurs jours travaillaient sur le site lensois de France Télécom. A l’appel de l’intersyndicale (CGT, SUD et CFDT), leurs collègues du site de Boulogne ont débrayé ce matin en signe de solidarité. Les syndicats dénoncent la suppression de 47 000 emplois en dix ans mais avec la même charge de travail !
L’Humanité – OLIVIER MAYER
L’organisation du travail en cause chez France Telecom
Le cabinet Technologia a remis hier un rapport sur la prévention des risques psychosociaux à France Télécom. Le management à l’oeuvre dans les groupes capitalistes et aujourd’hui dans les entreprises publiques est mis en accusation.
La crise est profonde et elle ne pourra « se résoudre sans un travail ambitieux, précis, récurrent et qui mettra l’homme et la qualité de son travail au centre des process ». C’est ce qu’a voulu signifier le cabinet Technologia, hier, à la direction de France Télécom. Chargé par l’opérateur de remettre en mai un plan de prévention en matière de santé et de sécurité au travail après la vague de plus de 40 suicides en deux ans chez les salariés du groupe, le cabinet d’expertise a souhaité présenter une « note d’étape intermédiaire » dès maintenant en mettant en avant deux raisons. D’une part, entre 7 et 9 suicides, selon les sources, ont eu lieu chez France Télécom depuis le début de l’année 2010. D’autre part, le nouveau directeur général Stéphane Richard n’a, selon le cabinet, « ni passé ni passif France Télécom. Il dispose de quelques semaines pour impulser un changement radical ».
PRESSION SUR LES SALARIÉS
La note de Technologia pointe un certain nombre d’éléments de diagnostic de la crise qui dessinent un bilan accablant pour l’entreprise et ses méthodes d’organisation : « Complexité, voire opacité de l’organisation matricielle », « réorganisations sans raison d’être pour les salariés », « destruction des collectifs de travail et parfois des outils de travail », « mise en concurrence des salariés »… Les « clivages permanents entre les objectifs affichés et les objectifs réels perçus » conduisent au sentiment de « perte d’efficacité », à la « perte de sens du travail ».
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.