Travail, famille : comment en finir avec la « double journée » ?
Posté par communistefeigniesunblogfr le 8 mars 2010
Travail, un terrain de lutte décisif
Tribune Par Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT de 1995 à 2009
La Journée internationale de lutte pour les droits des femmes a été décidée en 1910 par la Conférence internationale des femmes socialistes. Elle est devenue en 1921, sur proposition de Lénine, une journée fériée chômée, d’abord en URSS, puis, à partir de 1945, dans les pays de l’ancien bloc socialiste. Dans d’autres pays, et singulièrement en France, elle a donné lieu chaque année à de nombreuses initiatives et manifestations revendicatives mettant en avant les revendications des femmes et souvent les enjeux de la paix. Selon les organisations appelantes, les cibles étaient cependant différenciées : appel aux valeurs familiales traditionnelles de la mère et de l’épouse en faveur de la paix pour les unes, revendications pour le droit au travail des femmes, pour qu’elles puissent mener de pair activité professionnelle et maternité, et solidarité internationale pour la CGT.
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C’est dans le même mouvement, et par leurs luttes solidaires, qu’ont pu avancer toutes les questions liées à la pleine maîtrise de leur corps (dépénalisation de la contraception, puis de l’IVG, reconnaissance du viol comme un crime). A contrario, le développement du chômage, de la précarité, du temps partiel imposé, qui fragilise considérablement le travail féminin, comporte le risque de reculs importants, sur les mêmes sujets.
Le féminisme n’est pas une affaire de femmes. Pour transformer la société, il faut changer radicalement les rapports sociaux de classe et aussi les rapports sociaux de sexe qui la caractérisent. Les deux batailles doivent se mener de front, de manière à la fois parallèle et spécifique. Dans les années 1970, le débat était : « Peut-on être féministe dans une organisation mixte ? » Celui d’aujourd’hui est : « Peut-on être féministe sans vouloir changer la société ? Peut-on changer véritablement la société sans féminisme ? » [...]
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