À Bergues, le sans-papiers et sa compagne inquiétés
dimanche 14.02.2010 - lavoixdunord.fr/
| MARIAGE MIXTE |
La loi n’interdit pas à un maire de marier une personne en situation irrégulière. Elle n’oblige pas, non plus, un service d’état civil à transmettre au procureur un dossier de mariage mixte (entre un Français et un étranger), sauf en cas de suspicion de mariage blanc.
À Bergues, pourtant, comme dans d’autres mairies sans doute, les dossiers de mariage, lorsque l’un des deux époux est de nationalité étrangère, arrivent systématiquement sur le bureau du procureur. « C’est une habitude qui a été prise », explique la mairie. Résultat : en voulant se marier, Claire et Karim (prénoms d’emprunt, NDLR) ont attiré l’attention de l’administration.
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Réaction d’un lecteur à cet article
Le texte nous a été communiqué par Zoltan à qui l’auteur l’avait envoyé.
Vivre ensemble
Je souhaite réagir à un article paru dimanche dernier sur un sans-papiers et sa compagne inquiétés à Bergues. Je ne peux pas dire que je suis surpris car il est vrai que nous nous habituons depuis plusieurs années à ce que les migrants, notamment les sans-papiers, soient continuellement suspectés, traqués, poursuivis comme des malfaiteurs.
On les montre du doigt. On les met en garde à vue au moindre contrôle comme s’ils étaient des criminels. On les traite comme des sous-hommes. On leur dénie le droit d’aimer, de fonder une famille, de travailler, d’exister, d’être tout simplement.
Quant à celui qui a le malheur d’aimer un « sans-papiers », de lui apporter un peu d’humanité, de l’accueillir comme une personne, il est accusé d’avoir été solidaire, d’avoir ouvert les yeux sur l’autre, de l’avoir traité comme un égal.
C’est normal, dira-t-on, il faut lutter contre les passeurs. Nous sommes certainement trop habitués à écouter les slogans tout faits, les paroles officielles qui nous rabâchent qu’il faut « être ferme envers l’immigration clandestine ». Aujourd’hui, ces pratiques courantes tendent à faire de chacun de nous des êtres qui acceptent tout, y compris que l’autre soit d’abord un homme à abattre. Je pensais que l’art de la politique consistait avant tout à faciliter le « vivre ensemble ». Me serais-je trompé ?
J.M.R. – Hautmont