Politique industrielle de la France : D’autres choix sont nécessaires pour relever le défi
Posté par communistefeigniesunblogfr le 28 janvier 2010
28 janvier 2010
AUJOURD’HUI DANS L’HUMANITÉ
Réindustrialiser la France, mode d’emploi
Par Pierre Ivorra
L’Humanité ouvre à sa façon le dossier de l’industrie, en prélude aux conclusions des travaux des états généraux de l’industrie engagés par le gouvernement.
Un dossier spécial de huit pages .
Les états généraux de l’industrie s’engagent dans leur dernière phase. Lancés il y a trois mois par le gouvernement, ils vont accoucher d’un rapport qui sera remis au gouvernement. Fin février, le président de la République annoncera des mesures.
Que peut-on attendre de ce cérémonial ? La France a besoin d’une nouvelle politique industrielle. Il y a effectivement le feu. Qu’on en juge. Entre 2000 et 2008, 500 000 emplois industriels ont disparu et la saignée s’est aggravée avec la crise. Fin septembre 2009, l’industrie française a perdu, en un an, près de 180 000 emplois. Selon l’Insee, elle devrait encore en perdre 63 000 au premier semestre 2010. Parallèlement à ce « détricotage » du tissu humain, on assiste à une détérioration de la position de l’industrie française dans le monde.
Pour autant, la France reste une grande puissance industrielle. Dans une série de domaines, elle joue dans la cour des grands. Qu’est-ce donc qui ne va pas, alors ? On peut remarquer que même les secteurs modernes réduisent l’emploi. On recherche de nouveaux gains de productivité contre l’emploi et les salaires, on exporte des capitaux, on délocalise, on licencie et on précarise pour tenir son rang à la bourse, servir de copieux dividendes aux actionnaires.
D’autres choix sont nécessaires, que le rapport au gouvernement se garde bien d’explorer. Il propose ainsi « d’inscrire les évolutions du coût du travail en France dans une perspective de compétitivité », c’est-à-dire de baisser le coût du travail. Il s’agit, au contraire, de conduire une grande politique sociale, d’assurer de bonnes formations débouchant sur des emplois stables avec de bons salaires, de sécuriser l’emploi et la formation. Et, parallèlement, de réduire le coût du capital. Cette réorientation n’est pas qu’une mesure de justice, elle est imposée par les nouvelles technologies. Ce qui fait la force d’une industrie aujourd’hui, ce n’est plus tant l’accumulation de machines, que la capacité des salariés à utiliser ces nouveaux outils. Il faut réindustrialiser sur de nouvelles bases.
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