Régionales 2010 : « Plus le score du Front de gauche sera haut, plus l’exigence d’un changement politique à gauche se fera entendre »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 15 janvier 2010
14 janvier 2010 - Sébastien Crépel
Philippe Galano : « La priorité d’une région, c’est l’emploi »
Élu régional sortant, l’ancien syndicaliste licencié en 2003 est candidat sur la liste du Front de gauche dans les Pyrénées-Orientales, en Languedoc-Roussillon.
Élu communiste régional sortant, ancien syndicaliste CGT des Autoroutes du sud de la France (ASF), Philippe Galano a été licencié en 2003 au moment du conflit sur les retraites. Son « crime » : avoir organisé une manifestation et le blocage d’une autoroute. Avec cette particularité que c’est le ministre des Affaires sociales, François Fillon, qui a personnellement donné le feu vert à son licenciement, contre l’avis de l’inspection du travail. Toujours en combat contre une droite qu’il juge « de moins en moins républicaine », l’élu régional a accepté de se représenter, mais à certaines conditions qui étaient pour lui « impératives ». « Il était hors de question pour moi de repartir sur une liste conduite par Georges Frêche », le président de région récemment exclu du PS. « Pour moi, c’est une question démocratique. Au conseil régional, tout passe par lui, selon un système ultraprésidentialiste. Les élus se sentent inutiles. Pour résister à la politique de Nicolas Sarkozy, il faut faire des régions des lieux de construction citoyenne. »
Ensuite, il y avait l’enjeu propre à la construction de listes du Front de gauche, poursuit Philippe Galano, c’est-à-dire le « besoin d’une vraie rupture avec les politiques libérales ». Pour l’élu sortant, si la politique régionale est certes « différente de celle de la droite, on est encore loin du compte ». Exemple en matière d’aides aux entreprises : « Il n’y a toujours pas de contrôle a posteriori de l’utilisation de cet argent », constate Philippe Galano. Lui souhaite que l’on conditionne l’octroi des aides « au respect de conventions passées avec l’entreprise touchant à l’amélioration du nombre et de la qualité des emplois, des salaires, et à la pérennité de l’activité », explique-t-il. Autre terrain sur lequel l’ancien syndicaliste appelle à une rupture franche avec le libéralisme : celui de « la polarisation des richesses ». « Hors des limites de Montpellier et son agglomération, il y a le risque de territoires qui se désertifient, avertit-il. Ce dont la région a besoin, ce n’est pas de politiques qui se contentent d’accompagner les mesures libérales nationales, mais d’une authentique politique de gauche qui parie sur une autre répartition des richesses. »
Pour Philippe Galano, la liste du Front de gauche est en mesure de lever une dynamique citoyenne à gauche en faveur d’une nouvelle politique. D’abord par la construction collective d’un projet régional : « Avec le Front de gauche, le programme n’est pas l’affaire d’un tête-à-tête avec le PS qui a sa vision de la politique régionale. Nous sommes un front de plusieurs organisations et de citoyens, où chacun amène sa spécificité, dans une élaboration vraiment commune. » Pour Philippe Galano, le premier tour, en permettant à cette voix de compter, est en mesure de changer la donne du rassemblement de la gauche au second tour, en l’envisageant autrement que comme un alignement derrière le PS. « Nous voulons le rassemblement de la gauche, car il est hors de question pour nous de laisser retomber cette région dans les mains de la droite », martèle l’élu communiste. Les citoyens de gauche ont en effet encore tous en tête l’expérience de gestion de Jacques Blanc, allié à l’extrême droite en 1998 pour se faire élire et rester président de la région. Reste à savoir dans quelles conditions ce rassemblement de la gauche se fera au second tour. « Plus le score du Front de gauche sera haut, plus l’exigence d’un changement politique à gauche se fera entendre », explique-t-il.
Sébastien Crépel
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