Gérard Paris-Clavel : Le travail de l’image (suite)
Posté par communistefeigniesunblogfr le 31 décembre 2009
L’Humanité – 30 décembre 2009
Le travail de l’image, une série de Gérard Paris-Clavel
En cette fin d’année, l’Humanité invite le graphiste Gérard Paris-Clavel à exposer ses idées et à nous questionner à travers ses images.
Le travail de l’image (7/8). Au feu, chaud-chaud-chaud ! On n’éteindra pas l’incendie en se crachant dessus les uns les autres, on ne pansera pas les blessures avec des sparadraps caritatifs. Les écoles politiques ont disparu ; celles de la citoyenneté n’ont jamais vu le jour dans les villes, les Restos du Cœur ne désemplissent pas et la culture du cœur pointe sa démagogie. Le joker de la jeunesse pauvre turbulente ne doit pas escamoter nos faiblesses sur ce terrain – sinon, nous nous affaiblirons davantage. Il faut repolitiser nos actions : comme le dit Franck Lepage, aider les dominés, c’est bien, nuire aux dominants, c’est beaucoup plus réjouissant.
Question de l’image : Vandalisme, révolte ou révolution ?
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Le travail de l’image (6/8). « Tout concourt, dans les enquêtes dites « d’opinion », à faire produire des réponses à des questions qui sont assimilées à tort à des opinions, décrit Patrick Champagne. C’est dire aussi que ce que les instituts de sondage appellent « opinion publique » est en grande partie le produit de leur méthode d’enquête : c’est, le plus souvent, un artefact résultant de l’addition mécanique de réponses qui se présentent comme formellement identiques, masquant par là non seulement l’irréalisme d’une partie plus ou moins grande de réponses recueillies (il faudrait plutôt dire extorquées), mais aussi le fait que, dans le monde social, toutes les opinions ne se valent pas, le poids d’une opinion étant dans la réalité fonction du poids proprement social de celui qui l’émet. » Le parti à prendre n’est pas celui de l’opinion, mais celui de la question : interroger, ce n’est pas écouter. Celle qui induit des paroles multiples et conflictuelles, qui produit une dynamique collective. Pas la peine de tabler sur le « débat » – une manière pour le capitalisme de faire taire la différence, en vérité – ni sur la solution toute prête qui règlerait le problème. Nous n’en sommes pas – plus – là. Et la recherche d’un public ne pourra jamais remplacer le partage des questions avec la population. Aux « photographies de l’opinion » que prétend faire l’industrie sondagistique, opposons nos images en mouvement, l’échange de nos idées et de nos rêves. Requestionnons les sujets !
Question de l’image : Dans quel sens est partie la critique ?
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