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Croissance inquiétante du nombre de gardes à vue

Posté par communistefeigniesunblogfr le 21 décembre 2009

 L’Humanité – 21 décembre 2009 – Lionel Decottignies

La garde à vue à nouveau sur la sellette

Selon le contrôleur des lieux de privation de liberté, le nombre de ces procédures serait de 750 000 en 2008, très au-dessus des chiffres officiels. Jean-Marie Delarue dénonce l’obsession de la sécurité.

En septembre, l’Office national de la délinquance chiffrait à 578 000 le nombre de gardes à vue en 2008. Soit une hausse de 54 % par rapport à 2000. Derrière cette croissance inquiétante, l’obsession présidentielle du chiffre. Une dérive arithmétique comme un hypothétique paravent à l’échec de sa politique sécuritaire. Depuis de longues semaines, les magistrats, et même une bonne partie des policiers, dénoncent cette idée fixe élyséenne. Hier, dans un entretien accordé au Journal du dimanche, c’est le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, qui a apporté sa pierre au débat  : « Ma hantise, c’est l’obsession actuelle de la sécurité. Le problème, c’est que la sécurité n’a jamais de fin. »

D’ici à la fin janvier, le contrôleur, nommé en juin 2008, doit remettre le résultat de son tour de France des prisons et commissariats. Au final, ce sont plus de 200 établissements qui ont été visités. Le constat promet d’être accablant. Et parfois surprenant  : « Nous avons découvert que le nombre de gardes à vue est minoré. D’après nos estimations, cela peut représenter 20 à 25 %, voire 30 % des effectifs. On arrive à 750 000 gardes à vue, ce qui est beaucoup », détaille Jean-Marie Delarue. Les explications, le contrôleur général les trouve dans les infractions liées au Code de la route, qui ne seraient pas comptabilisées. Il souligne également, au passage, des « registres de garde à vue souvent mal tenus  : il manque l’heure de fin, ou alors on fait signer la page de sortie à la personne dès son arrivée ». Et de s’interroger, par ailleurs, sur ces errements  : « C’est curieux… Est-ce par commodité, parce que les policiers sont débordés  ? » Autres griefs évoqués  : l’inconfort et les conditions de détention parfois humiliantes, citant pour exemples le retrait systématique du soutien-gorge pour les femmes, l’absence de savon et de serviette dans les douches ou encore « les gens qu’on ne laisse pas aller aux toilettes ».

Avant même le rapport final de Jean-Marie Delarue, ces déclarations pourraient relancer la polémique sur la garde à vue. Depuis le 17 novembre, le barreau de Paris et l’association Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat réclament une réforme des conditions de garde à vue.

Lionel Decottignies

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