2010 : 1 million de chômeurs en fin de droits

Posté par communistefeigniesunblogfr le 21 décembre 2009

Fanny Doumayrou

Un million de chômeurs au bord du gouffre

En 2010, de très nombreux demandeurs d’emploi arriveront au bout de leurs droits à l’assurance chômage. Pour une minorité seulement, l’aide d’État prendra le relais. Les syndicats appellent à des mesures d’urgence pour passer la crise.

Un dossier à lire dans l’Humanité de lundi 21 décembre

On a beau savoir que la crise est profonde, certains chiffres tombent comme des coups de massue. C’est le cas de la projection, livrée lundi dernier par les services statistiques de Pôle emploi, qui révèle qu’en 2010, pas moins d’un million de chômeurs arriveront au bout de leurs allocations, autrement dit en « fin de droits », sans avoir retrouvé de travail. C’est plus qu’en 2009, où 850 000 chômeurs s’étaient retrouvés dans la même situation, et plus qu’en 2007, où ils étaient « seulement » 740 000.

Explosion logique d’une bombe à retardement : en 2008, la crise fait remonter brutalement le taux de chômage. Or, à Pôle emploi, les règles en vigueur limitent à deux ans, pour la plupart des chômeurs, la durée maximale des allocations. C’est donc en 2010 que le gros des troupes, qui avait assez cotisé pour avoir droit à ces deux années de couverture, commence à arriver en fin de droits. À ceux-là s’ajoutent les bataillons permanents de précaires, travaillant de courtes périodes et indemnisés tout aussi brièvement.

Explosion drastique d’accès à l’ASS

Le sujet était assez sensible et prévisible pour que patronat et syndicats, dans leurs négociations sur les « mesures d’urgence face à la crise », lancées en juin, aient mis en place un groupe de travail sur ce thème. C’est dans ce cadre que les syndicats ont demandé aux services de Pôle emploi des données chiffrées sur l’étendue des dégâts. Au passage, une autre information importante a été livrée‚ : sur ce million de fins de droits, seulement 17 % (170 000 personnes) pourront basculer en allocation spécifique de solidarité (ASS), versée par l’État et censée servir de relais à l’assurance chômage, financée par les cotisations sociales. Un taux très bas, dû aux critères drastiques d’accès à cette allocation pourtant modeste (450 euros mensuels, au maximum). Depuis une réforme de 1997, le chômeur doit notamment avoir travaillé cinq ans dans les dix dernières années, une barrière qui provoque 80 % des rejets de demandes.

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