Jacques Ralite dresse la liste des atteintes aux libertés dans la culture
Posté par communistefeigniesunblogfr le 17 décembre 2009
De la politique à la police culturelle, le vertige des atteintes aux libertés
Par Jacques Ralite, sénateur de la Seine-Saint-Denis
LE MINISTÈRE DE LA CULTURE A T-IL SUBSTITUÉ L’ESPRIT
DES AFFAIRES AUX AFFAIRES DE L ESPRIT ?
Récemment, j’ai présidé une remise de décoration à un universitaire italien, Nuccio Ordine, grand connaisseur de Giordano Bruno, homme de liberté et d’infini. Umberto Eco était présent qui, tout novembre au Louvre, a déplissé son ouvrage, le Vertige de la liste, qu’il conclut avec un « et cætera », comme le subtil comédien Jean Bouise disait en guise d’au-revoir « à suivre ». « Et cætera », « à suivre », c’est-à-dire pétitionner pour l’inachevé, l’insoupçonné, l’anachronique, l’inaccompli, qui « bourdonne d’essentiel », selon René Char, L’INFINI, LA LIBERTÉ, LA CRÉATION.
À la même heure au ministère de la Culture, onze syndicalistes viennent voir le ministre en urgence, eu égard à la flambée d’arrêts de travail dans les lieux du patrimoine. Il était à Lens, son directeur de cabinet étant à Paris. Il y eut fin de non-recevoir, et tout à coup, une trentaine de policiers arrivèrent. Les syndicalistes, après réflexion, partaient quand ils sont quasi jetés dans l’escalier et brutalisés. Alors j’ai décidé de dresser la liste des atteintes aux libertés de toute nature dans la culture. Cette liste, incomplète, donne le vertige.
Il y a la grève du patrimoine, sa pointe avancée, le Centre Pompidou, établissement public autonome que le pouvoir bafoue en supprimant un agent sur deux départs à la retraite sans discussion.
Il y a la décision gouvernementale unilatérale de biffer l’autonomie des établissements publics du patrimoine en les proposant aux collectivités locales. Tant pis si, appauvries par le pouvoir, elles ne peuvent en assurer l’entretien et les vendent au privé.
Pis encore, le pouvoir a refusé au Sénat l’inaliénabilité de ces équipements. C’est la grande braderie, le renoncement à l’avenir de nos origines.
Il y a la violence de la langue gouvernementale : M. Fillon décidant : « Faire mieux et moins cher » et qu’on s’interroge sur… « le degré de rigidité à la baisse » des administrations et personnels.
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