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CHILI : Sebastian Pinera, le « berlusconi chilien », en tête au premier tour de la présidentielle

Posté par communistefeigniesunblogfr le 13 décembre 2009

Selon les premiers résultats partiels, le candidat de la droite Sebastian Pinera aurait obtenu plus de 44 % des voix contre 30 % à Eduardo Frei. Le 2e tour des élections aura lieu le 17 janvier. La droite chilienne n’avait pas remporté d’élections depuis 50 ans. Pinochet s’était emparé du pouvoir en 1973, à la faveur d’un coup d’État. (source : L’Express.fr)

Bernar Duraud

La droite chilienne aux portes de la Moneda

Les élections générales ont lieu ce dimanche au Chili et pourraient consacrer le retour de la droite, vingt ans après la chute de Pinochet. L’homme d’affaires Sebastian Pinera est favori de la présidentielle.

Les élections générales, ce dimanche, risquent de marquer une nouvelle ère pour le Chili. Le scrutin présidentiel aura une forte charge symbolique. Car, au pouvoir depuis 1990, après la chute de Pinochet, la Concertation des partis pour la démocratie (CPD) pourrait perdre après avoir été battue fin 2008, pour la première fois, par la coalition de droite Alliance pour le Chili (gardienne de l’héritage de Pinochet, composée de la Rénovation nationale et de l’Union démocrate indépendante) à l’élection des maires. La coalition de la présidente sortante Michèle Bachelet – selon la Constitution, elle ne peut se représenter – regroupe socialistes, démocrates-chrétiens et radicaux sociaux-démocrates.

44 % pour pinera, 31 % pour frei

Un récent sondage du Cerc confirme l’avance (44 % des intentions de vote) du candidat de la droite à la présidentielle, l’homme d’affaires milliardaire (Lan Chile, Chilevision, cartes de crédit), Sebastian Pinera, challenger de Bachelet en 2006. Le candidat de la Concertation, le démocrate-chrétien Eduardo Frei, déjà président de 1994 à 2000, n’est crédité que de 31 % des préférences. Il est talonné au gré des enquêtes (environ 20 %) par un jeune « indépendant » qui fait feu de tout bois à gauche et à droite, Marco Enriquez-Ominami, député sorti de la Concertation, fils de l’ancien dirigeant du MIR, Miguel Enriquez – assassiné par la sinistre Dina de Pinochet – et beau-fils du sénateur socialiste Carlos Ominami. Également en rupture de la Concertation et porteur d’un vaste projet social et politique (élection d’une constituante), Jorge Arrate, qui fut ministre d’Allende, représentera malgré le quasi-black-out médiatique la gauche chilienne, Juntos Podemos Mas (moins de 10 %), soit une vingtaine d’organisations dont le Parti communiste chilien, les socialistes « allendistes », la gauche chrétienne et le Parti humaniste.

la popularité de Michèle Bachelet

Après vingt ans de gouvernement de centre gauche, le processus politique chilien est proche de l’immobilisme. Le pays est marqué par le pinochetisme et par de profondes inégalités sociales (10 % des plus riches possèdent 45 % du PIB) dans un système politique cadenassé et un modèle néolibéral de plus en plus contesté. Michèle Bachelet quitte le pouvoir au sommet de sa popularité, pour avoir assuré la stabilité économique et un semblant de modernité. Mais, malgré une croissance soutenue, tirée par l’exportation du cuivre, le Chili connaît de forts taux de chômage et de travail informel, les droits du travail sont pratiquement inexistants, le tout-privé a mis à mal la santé, les retraites et l’éducation, source, avec les mines, de l’un des plus importants conflits de ces dernières années. Les Mapuche (des Indiens), spoliés de leurs terres et de leurs droits ancestraux, continuent d’y être persécutés. Enfin, la justice rendue aux victimes de la dictature avance à pas comptés. Un second tour est prévu le 17 janvier 2010. Dans tous les cas de figure, la droite, au pouvoir économique et médiatique sans partage, est en passe de faire son entrée au palais présidentiel de la Moneda.

 

A lire également sur : http://www.mediapart.fr/

Au Chili, deux morts de Pinochet s’invitent à l’élection présidentielle

Les Chiliens ont l’impression d’embarquer dans une machine à remonter dans le temps. A moins d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle qui pourrait voir basculer le Chili à droite pour la première fois depuis le retrait du général Pinochet, la population découvre que ce passé qu’elle voudrait lointain est toujours bien présent.

Cela a commencé par la veille du corps de Victor Jara, chanteur et militant communiste, l’une des premières victimes de la dictature.

[Suite de l’article]

 

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