«Toujours plus de précarité : auto-entrepreneur forcé»

Posté par communistefeigniesunblogfr le 11 décembre 2009

Publié par : Plume de presse10 décembre 2009 – Olivier Bonnet

Toujours plus de précarité : auto-entrepreneur forcé

http://www.plumedepresse.com/spip.php?article1299

 

logo« Je suis comptable et je ne trouvais pas de travail. Un architecte m’a promis qu’il me ferait travailler si je prenais le statut d’auto-entrepreneur. Il m’a dit ouvertement qu’il ne voulait pas payer de charges, que la gestion des congés payés et l’Urssaf étaient sa hantise. Il procède de la même manière avec tous ses collaborateurs depuis la mise en place du statut d’auto-entrepreneur. J’ai accepté cette solution même si je ne suis pas autant protégée qu’à l’époque où j’étais salariée. A 35 ans, je n’aurais peut-être pas fait ce choix, mais à mon âge, il est difficile de trouver un emploi« , raconte Florence, 58 ans, à Eco89. Elle n’est pas seule à témoigner : « J’étais en poste depuis sept ans dans une collectivité territoriale, je travaillais au sein du service de la communication. Pour faire des économies, la direction m’a licencié. Durant la négociation des indemnités de départ, on m’a dit qu’on me prendrait comme prestataire et que je continuerais à travailler pour leurs supports de communication. Le statut d’auto-entrepreneur leur convenait très bien. A présent, j’ai perdu mes droits de salariés, je n’ai plus de congés payés, je ne cotise plus pour le chômage et notre collaboration peut s’arrêter du jour au lendemain sans que je ne touche aucune indemnité. Et en plus, c’est à moi maintenant de payer les charges sociales et de m’occuper de toute la paperasserie auprès de l’Urssaf », proteste Baptiste, 48 ans. Eco89 résume parfaitement le phénomène : « certaines entreprises poussent leurs employés à prendre ce statut pour s’affranchir de leurs cotisations sociales. Plutôt que d’encourager la création d’entreprise, le statut d’auto-entrepreneur contribue alors à la précarisation du travail. Pour maîtriser leur masse salariale, certaines entreprises ont vu dans le statut d’auto-entrepreneur un bon moyen de bénéficier de collaborateurs sans supporter les coûts et les risques d’un contrat de travail : elles n’ont plus à s’acquitter des charges sociales et jouissent d’une totale flexibilité« . Le rêve libéral. Pas de chômage si l’aventure tourne court, pas de cotisation pour sa retraite : bienvenue aux 300 000 auto-entrepreneurs de l’année 2009, une nouvelle race de précarisés.

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