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Les hôpitaux de Paris au bord de l’agonie

Posté par communistefeigniesunblogfr le 11 décembre 2009

L’Humanité – 11 décembre 2009

Hôpital : une attitude de courage et de fermeté

À la une dans l\'Humanité

PAR JEAN-PAUL PIÉROT

Derrière la pantomime de « l’identité nationale », la vraie vie continue. Celle des médecins, infirmières et infirmiers du système de santé publique, qui endurent la plus dure épreuve qui soit : voir que leur dévouement, leurs compétences, leur professionnalisme sont méprisés par une politique gouvernementale qui ne fait pas de l’accès aux meilleurs soins pour tous une priorité. Les docteurs Diafiorus qui nous gouvernent semblent avoir redécouvert les vertus de la saignée. La lancette de Roselyne Bachelot taille dans les effectifs et les budgets avec entrain. Sous le règne de Nicolas Sarkozy, l’hôpital ce n’est pas la charité, et les personnels ne sont guère en grâce à ses yeux, lui qui déclara dans un discours consacré à la politique hospitalière qu’il souhaitait que leurs résultats fussent affichés à l’attention du public. Allons plus loin en matière de fausse transparence : pourquoi ne pas inscrire en lettres lumineuses le classement « des hôpitaux les plus sûrs » de la livraison de l’Express de cette semaine ? Le corps médical du secteur hospitalier paie un lourd tribut à la politique de compression budgétaire dans les services publics. Il y a quelques semaines, nous publiions au milieu d’une regrettable indifférence médiatique le cri d’alarme du professeur Pierre Coriat, président de la commission médicale de l’AP-HP. Il expliquait qu’il était prêt à démissionner de sa fonction administrative pour tenter de sauver les mille emplois de personnels soignants dans les hôpitaux parisiens dans la seule année 2010.

 
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«Toujours plus de précarité : auto-entrepreneur forcé»

Posté par communistefeigniesunblogfr le 11 décembre 2009

Publié par : Plume de presse10 décembre 2009 – Olivier Bonnet

Toujours plus de précarité : auto-entrepreneur forcé

http://www.plumedepresse.com/spip.php?article1299

 

logo« Je suis comptable et je ne trouvais pas de travail. Un architecte m’a promis qu’il me ferait travailler si je prenais le statut d’auto-entrepreneur. Il m’a dit ouvertement qu’il ne voulait pas payer de charges, que la gestion des congés payés et l’Urssaf étaient sa hantise. Il procède de la même manière avec tous ses collaborateurs depuis la mise en place du statut d’auto-entrepreneur. J’ai accepté cette solution même si je ne suis pas autant protégée qu’à l’époque où j’étais salariée. A 35 ans, je n’aurais peut-être pas fait ce choix, mais à mon âge, il est difficile de trouver un emploi« , raconte Florence, 58 ans, à Eco89. Elle n’est pas seule à témoigner : « J’étais en poste depuis sept ans dans une collectivité territoriale, je travaillais au sein du service de la communication. Pour faire des économies, la direction m’a licencié. Durant la négociation des indemnités de départ, on m’a dit qu’on me prendrait comme prestataire et que je continuerais à travailler pour leurs supports de communication. Le statut d’auto-entrepreneur leur convenait très bien. A présent, j’ai perdu mes droits de salariés, je n’ai plus de congés payés, je ne cotise plus pour le chômage et notre collaboration peut s’arrêter du jour au lendemain sans que je ne touche aucune indemnité. Et en plus, c’est à moi maintenant de payer les charges sociales et de m’occuper de toute la paperasserie auprès de l’Urssaf », proteste Baptiste, 48 ans. Eco89 résume parfaitement le phénomène : « certaines entreprises poussent leurs employés à prendre ce statut pour s’affranchir de leurs cotisations sociales. Plutôt que d’encourager la création d’entreprise, le statut d’auto-entrepreneur contribue alors à la précarisation du travail. Pour maîtriser leur masse salariale, certaines entreprises ont vu dans le statut d’auto-entrepreneur un bon moyen de bénéficier de collaborateurs sans supporter les coûts et les risques d’un contrat de travail : elles n’ont plus à s’acquitter des charges sociales et jouissent d’une totale flexibilité« . Le rêve libéral. Pas de chômage si l’aventure tourne court, pas de cotisation pour sa retraite : bienvenue aux 300 000 auto-entrepreneurs de l’année 2009, une nouvelle race de précarisés.

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En s’attaquant à l’histoire, on s’attaque aussi à la démocratie

Posté par communistefeigniesunblogfr le 11 décembre 2009

L’Humanité – 9 décembre 2009 – Entretien réalisé par Alexandre Fache

Histoire-Géo. « Un pas de plus vers l’amnésie »

Pour Pierre Milza, signataire de l’appel des historiens, la suppression de l’histoire en terminale S est une décision incohérente et dangereuse, qui menace la formation des futurs citoyens.

Grand spécialiste du fascisme, Pierre Milza est l’un des premiers signataires de l’appel contre la suppression de l’histoire en terminale S, rédigé par son compère Serge Berstein. Il explique les raisons de cet engagement.

Pourquoi cet appel  ?

Pierre Milza. Tout d’abord, il ne s’agit en rien d’une réaction corporatiste. Avec les signataires de cet appel, nous avons eu le sentiment qu’en s’attaquant à cette matière, on s’attaquait aussi à la démocratie. C’est ce qu’avait fait Napoléon III en supprimant les agrégations d’histoire et de philosophie, deux matières qui font réfléchir, qui forment aux valeurs républicaines. C’était une agression, il fallait réagir. D’autant qu’en terminale, les élèves parviennent justement à une certaine maturité qui leur permet de faire le lien entre la philo, l’histoire, leur propre expérience… Et puis, à l’indignation de l’historien s’est ajoutée celle du citoyen. Ce charcutage, c’est tout de même un pas de plus vers l’amnésie. Que pourra-t-on étudier en première demain  ? Que restera-t-il des programmes  ? Les lycéens risquent fort d’entendre parler de la guerre d’Algérie, de la décolonisation, de la guerre froide, sans avoir un réel soutien de l’école pour comprendre ces grands moments d’histoire. Il y a enfin une certaine hypocrisie à tenter de justifier cette suppression sans parler des mobiles bassement matériels qui la sous-tendent, à savoir une suppression du nombre d’heures et donc de professeurs.

Le gouvernement plaide une meilleure spécialisation des filières. Il ajoute aussi qu’en avançant l’épreuve d’histoire à la fin de la première, les élèves pourront mieux s’y consacrer…

Pierre Milza. Mais c’est une plaisanterie  ! Aujourd’hui, les lycéens de la filière scientifique ont deux heures trente d’histoire par semaine en première et deux heures trente en terminale. Là, on passerait à quatre heures en première. Que va-t-on faire des programmes  ? On ne va quand même pas supprimer le XIXe siècle  ? Je viens d’écrire un livre sur la Commune (1), ça m’embêterait beaucoup… Tout va devoir être redessiné. Mais comment  ? Il y a par ailleurs une sorte de piège  : le gouvernement tente de se mettre dans la poche les parents d’élèves qui pourraient penser que leurs enfants auront un peu moins de travail en terminale. Mais à quel prix  ? Enfin, on nous dit que l’histoire reste une option possible. Mais qui va choisir cette option dans le contexte d’une terminale S  ? On rejette sur les élèves eux-mêmes quelque chose qui relève de l’État et de la formation des citoyens.

Comment jugez-vous le paradoxe qui voit le gouvernement, 
au même moment, rogner 
sur l’histoire et lancer un grand débat sur l’identité nationale  ?

Pierre Milza. Effectivement, c’est étonnant. Sauf à penser que ce débat sur l’identité n’est lancé que pour capter à nouveau l’électorat de l’extrême droite dans la perspective des prochaines élections… L’identité nationale dont on nous rabat les oreilles, elle est culturelle. Même le chef de l’État et le premier ministre l’ont dit. Ils ne cessent de nous parler de Jaurès, de Blum, des grands hommes… Or, en s’attaquant à l’histoire, ils s’attaquent directement à cette construction intellectuelle qu’est la nation. C’est parfaitement incohérent.

Lois mémorielles, affaire 
Guy Môquet… Ce n’est pas la première fois que les historiens s’opposent au gouvernement. Pourquoi cet affrontement  ?

Pierre Milza. Il y a eu, c’est vrai, une volonté d’instrumentaliser l’histoire. Et aujourd’hui, presque à l’inverse, de rogner sa place. Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est qu’un pouvoir qui ne sait pas très bien ce qu’il fait oriente la société française vers une amnésie collective.

Pensez-vous que le ministre puisse faire machine arrière  ?

Pierre Milza. Franchement, je n’en sais rien. Je ne suis pas très sûr du rapport de forces. Notre appel a fait du bruit, certes, mais à l’époque des lois mémorielles, c’était déjà le cas. Et la plupart des lois sont passées.

Entretien réalisé par Alexandre Fache

(1) L’Année terrible. La Commune, tome 2  : mars-juin 1871. Éditions Perrin, 2009, 24 euros.

 

Pour signer l’Appel pour le maintien d’un enseignement obligatoire
d’Histoire et de Géographie en Terminale scientifique Cliquer ci-dessous

http://spreadsheets.google.com/viewform?formkey=dEpuSnVqaTQzSFJYZllWYmxlZ25KRGc6MA

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