France Télécom Orange : Paroles de salariés
Posté par communistefeigniesunblogfr le 11 novembre 2009
Depuis la série de suicides, la direction a promis de modifier le « management ». Quelle est la réalité ?
Vérification auprès des salariés de quatre métiers du groupe.
Ce qui a changé à France Télécom (ou pas…)
Alors que les dirigeants de l’entreprise multiplient les promesses, L’humanité est partie à la rencontre de salariés de quatre métiers du groupe, vérifier sur le terrain la confiance accordée à la direction.
Orléans, centre-ville, rue du Grenier-à-Sel. Derrière la poste centrale, dans le même ensemble de bâtiments gris béton d’après-guerre, un immeuble tout en longueur abrite l’énorme central téléphonique de la ville. Il y a deux ans, la direction a réaménagé trois étages vacants en plateaux d’appels.
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Au premier étage, c’est le 39 00, le service d’assistance technique pour les clients d’Orange Internet. Toute la journée, une trentaine d’agents répondent aux appels pour assurer un dépannage de premier niveau. Ils sont tous fonctionnaires, avec une moyenne d’âge et une ancienneté élevées. Le boulot est « stressant et usant », explique Yves. « C’est très répétitif, surtout depuis que la direction nous impose un script à suivre au cours de l’appel. On ne nous demande plus de réfléchir… »
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Sous surveillance de la « vigie »
Chez les fonctionnaires, la mayonnaise prend moins, mais la course au chiffre pèse sur les conditions de travail. « Ici, on n’a pas la pause réglementaire de dix minutes toutes les deux heures », déplore Corinne, qui se présente comme un « dinosaure » avec ses vingt-huit ans de maison. Depuis « tout ce qui s’est passé » (les suicides), elle estime que rien n’a changé, « sauf peut-être dans le discours, mais à dose homéopathique ». (…)
Pour son collègue Pierre, le traumatisme remonte à 2006, quand un énième regroupement a abouti à la fermeture du site de Blois pour regrouper l’activité à Orléans. « Depuis, on est une trentaine à se taper chaque jour trois heures de transport », explique-t-il dans une colère froide. « Ces mobilités forcées, c’est violent, ça a des conséquences sur toute la vie personnelle. » Dans son service, le chef a organisé récemment une réunion où les agents ont pu dire ce qu’ils avaient sur le cœur. « C’est un peu une psychanalyse. Allez-y, videz votre sac, comme ça vous ne passerez pas à l’acte », décrit Pierre.
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