Téléperformance : les salariés se mobilisent contre les tentatives d’intimidation de la direction
Posté par communistefeigniesunblogfr le 31 octobre 2009
L’Humanité – 30 octobre 2009 – Fanny Doumayrou
Intimidations chez Téléperformance
Alors que le plan social a été suspendu en justice, la direction veut reprendre en main les salariés des centres d’appels de Montigny et Pantin, fortement mobilisés.
Comment remettre au travail des salariés en passe d’être licenciés ? Voilà le problème que tente de résoudre la direction de Téléperformance, en sortant le bâton. Hier, six salariés étaient convoqués à des entretiens disciplinaires, après quatre la semaine dernière, dans le cadre d’une reprise en main du personnel. Les syndicats CGT, SUD et FO appelaient hier à un rassemblement de soutien devant le siège de Téléperformance, dans le 15e arrondissement de Paris.
convoqués à des entretiens préalables
Malgré une santé économique florissante, le géant français des centres d’appels a annoncé en juin un plan social touchant 500 postes dans le pays (sur 8 000), notamment par la fermeture des sites de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) et Pantin (Seine-Saint-Denis). Sur ces deux centres d’appels, en particulier, les salariés à qui on propose des « mobilités » inacceptables vers Orléans ou Villeneuve-d’Ascq ont fortement réagi. Par des grèves et manifestations à de nombreuses reprises, mais aussi en levant sérieusement le pied au travail. Le site de Montigny travaille en sous-traitance pour la téléphonie mobile d’Orange. À Pantin, Téléperformance assure la hot-line pour les clients d’Orange Internet. Dans les deux cas, depuis qu’ils savent qu’ils seront licenciés, les télé-opérateurs ne prennent plus que quelques appels par jour. « Pendant quatre mois, Téléperformance a laissé faire, on n’a eu aucun avertissement », expliquait hier un salarié. Et brusquement la direction frappe en convoquant une série de collègues, dont des chefs d’équipe, à des entretiens préalables qui portent uniquement sur le niveau de production. Pourquoi ce revirement ? À l’origine, la direction prévoyait la fermeture des deux sites fin septembre, elle a donc laissé chuter la production sans état d’âme. Mais le 22 septembre dernier, sur plainte des syndicats en référé, le TGI de Paris a suspendu le plan social, en attendant une audience sur le fond le 1er décembre.
« on est complètement démotivés »
Même si la direction vient de reprendre à zéro la procédure, la fermeture est retardée d’au moins trois ou quatre mois, d’où la nécessité de changer de stratégie. La grève du zèle sur les deux sites franciliens provoque une situation explosive sur les centres d’Orléans et Villeneuve-d’Ascq, où sont basculés les appels, explique Sonia Porot, déléguée syndicale CGT. « La direction a besoin de reprendre en main les plateaux parce qu’elle renégocie en ce moment ses contrats avec Orange, ajoute un employé. La direction voudrait qu’on assure un service minimum correspondant à la moitié du volume normal. Au lieu de faire des réunions de travail pour remotiver les troupes, elle passe par des convocations. » Pas sûr que cette stratégie porte ses fruits. « On ne va pas se remettre au travail sur un claquement de doigts, estime un salarié de Pantin. Vu comment la direction nous a traités, on est complètement démotivés. »
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