Le 5 octobre avait lieu la Journée mondiale des enseignants. Cette journée, créée en 1994 par l’UNESCO, célèbre le rôle essentiel joué par les enseignants dans la fourniture d’une éducation de qualité à tous le niveaux.
Quelques jours auparavant, sans doute pour fêter l’événement, le gouvernement confirmait la suppression de 16 000 postes* dans l’Éducation nationale en 2010, après 13.500 en 2009, 11.200 en 2008 et 8.700 en 2007. Au total, près de 50 000 postes auront été supprimés. Or pour répondre à la crise et préparer l’avenir, il faudrait investir dans l’éducation, et particulièrement investir dans les enseignants, un élément clé dans la réussite des élèves et des étudiants.
Alors que la crise fait rage (hausse exceptionnelle du chômage et de la précarité), les mesures gouvernementales accentuent encore les inégalités sociales.
Alors que l’un des objectifs affichés est d’ « accroître la réussite des élèves issus des catégories sociales les moins favorisées« , la politique du gouvernement aboutit à :
- la baisse de la scolarisation des moins de trois ans**
- l’aggravation des conditions de travail des enseignants, notamment de jeunes enseignants-débutants qui, à partir de la rentrée 2010 seront « jetés » dans les classes sans formation (suppression des IUFM)
- un déficit des personnels accompagnant les enfants handicapés
- des problèmes d’affectation en lycée professionnel
* « Si l’on compare ce que rapportent les suppressions de postes, environ 500 millions d’euros par an, et les mesures fiscales qui réduisent les recettes de l’Etat, par exemple 2,5 à 3 milliards pour la baisse de la TVA dans la restauration, c’est sans commune mesure. » (Gérard Aschieri, FSU)
** Pour faire des économies de postes, le ministère de l’Éducation nationale sacrifie les tout-petits. C’est le cas notamment en Seine-Saint-Denis où le taux de scolarisation des enfants de deux ans est passé de 22 % en 1999 à moins de 5 % en 2008, alors qu’un grand nombre d’écoles maternelles sont situées dans un environnement social défavorisé. Au plan national, la moyenne est passée de 35 % à 18 % en moins de 10 ans ! Or la plupart des études reconnaissent l’intérêt pédagogique de cette scolarisation des tout-petits pour les enfants des classes sociales les plus défavorisées.
Supprimer la scolarisation des tout-petits, c’est également mettre les familles en difficulté. Il faut prendre une nourrice ou la femme doit s’arrêter de travailler quand son salaire ne le permet pas (80 % des travailleurs pauvres sont des femmes). Retour forcé des femmes au foyer !
Dans ce contexte, la création des jardins d’éveil sonne bien comme une attaque en règle contre l’école maternelle. Ce désengagement de l’État au profit de structures privées payantes s’inscrit dans une démarche de marchandisation du secteur de la petite enfance. Le succès de ces jardins d’éveil n’étant peut-être pas assuré, Mme Morano, secrétaire d’État à la famille, vient de recevoir l’aide de Marie-Jo Zimmerman, députée UMP de Moselle qui a déposé une proposition de loi donnant au maire toute latitude pour refuser l’inscription d’un enfant de deux ans à l’école s’il « estime que les critères d’accueil ne sont pas adaptés à cet âge » ! (Source : Mediapart)
« Pas de bébé à la consigne »
Déclaration commune