L’Humanité – Yves Housson
La bataille pour la retraite des femmes est lancée
Le gouvernement menace de remettre en cause les compensations pour les mères de famille. Des syndicats et des associations se dressent contre vent debout.
Avis de tempête sur le front des retraites. La menace pesant sur les compensations accordées aux mères salariées du privé soulève une émotion grandissante. Des syndicats, comme la CGT et la CFTC, sont vent debout. Remontées aussi, les associations familiales, l’une d’elles, Familles de France, avertissant même, carrément, du risque de « déclencher des manifestations de rues de toutes les femmes de France ». Déjà, la mobilisation prévue par les mouvements féministes, le 17 octobre, pour les droits des femmes, s’annonce comme un premier grand rendez-vous de riposte. Le péril, en effet, ne peut être pris à la légère. Le gouvernement a décidé de réformer, à l’occasion du vote du budget 2010 de la Sécurité sociale, les dispositions accordant aux femmes salariées deux ans de durée d’assurance (MDA) par enfant élevé. « Ce n’est pas une volonté du gouvernement de mettre en cause » ce droit, « c’est une décision de la Cour de cassation », se justifie le Premier ministre dans sa récente interview au Figaro Magazine.
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Hors droits familiaux, la pension féminine moyenne du régime général serait inférieure d’au moins 41% à la pension masculine moyenne. Et malgré ce coup de pouce, les femmes restent pénalisées. Il faut savoir que les trois quarts des femmes perçoivent moins de 1200 euros de retraite en raison de leur carrière professionnelle hachurées (salaires plus faible, chômage, précarité, éducation des enfants…). Ainsi, malgré les correctifs qu’apportent ces droits aux carrières des femmes salariées, les pensions de celles-ci demeurent inférieures de 38 % à celles des hommes, un tiers d’entre elles font liquider leur pension après 61 ans et 20 % après 65 ans.
Source : miroirsocial.com/
CGT - vendredi 4 septembre 2009
Durée d’assurance des femmes
Pas question de résoudre un problème juridique sur le dos des femmes et des mères de
famille !
La Cgt* a été reçue le 3 septembre 2009 par le Ministre du Travail Xavier Darcos, dans le cadre des rencontres en vue de la réforme des majorations de durée d’assurance des femmes, qui devrait figurer dans le projet de loi de finances de la sécurité sociale.
La raison profonde qui justifie l’existence des MDA est avant tout d’ordre social. Les femmes qui ont eu des enfants se retrouvent, au moment de la mise à la retraite, avec des durées d’assurance beaucoup plus courtes que les hommes, et un salaire annuel moyen, servant au calcul de la pension, très inférieur à celui des hommes. L’écart global de pension pour la génération qui part aujourd’hui en retraite est de l’ordre de 30 % avec les hommes. Les réformes passées, qui ont conduit à l’allongement de la durée d’assurance requise pour le taux plein ainsi qu’à la prise en compte des 25 meilleures années ont accru la pénalisation des femmes. C’est la conjonction de ces différents éléments qui explique le faible niveau de pension des femmes, en particulier de celles qui ont eu des enfants. Ce sont ces mêmes éléments qui fondent, selon la Cgt, la légitimité des MDA et si l’on croise les dernières données dont nous disposons, cela risque de durer encore un certain temps. La position de la Cgt est donc de maintenir ce droit dans son intégralité, soit 8 trimestres par enfants, sans condition d’interruption de l’activité (interruption au-delà du congé maternité).
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Les retraites des Françaises sont très inférieures à celles des hommes, et souvent synonymes de minima, d’isolement et d’accentuation des inégalités, reflétant l’état actuel du marché du travail.
Un état des lieux alarmant
La retraite globale des femmes ne représente que 56% de celle des hommes, soit respectivement 822 et 1455 €. Ce chiffre est d’autant plus alarmant quand on sait que plus du quart de la retraite globale moyenne des femmes provient soit des droits dérivés (réversion, en moyenne 21,3 % de la retraite des femmes), soit des allocations du minimum vieillesse, soit d’autres avantages accessoires (bonification de pension pour enfants par ex.). De plus, près de 4 femmes sur 10 perçoivent moins de 600€ par mois, alors que ce n’est le cas que d’1 homme sur 10, ce qui explique pourquoi 63% des allocataires du minimum vieillesse sont des femmes. C’est en effet lors du décès de leur conjoint qu’elles deviennent particulièrement exposées à la pauvreté. Enfin, les femmes valident plus rarement des carrières complètes, leur permettant de bénéficier de retraites à taux plein. Si 34% des femmes ont validé moins de 25 ans à l’assurance vieillesse, les hommes ne sont que 4% dans ce cas. Un état des lieux alarmant…
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