Quand la mort frappe au travail

Posté par communistefeigniesunblogfr le 15 août 2009

15 août. Un ouvrier tué, trois autres blessés à Étaples.

12 août. Un ouvrier gravement blessé à Paris.

24 juillet. Chute mortelle d’un couvreur au Havre.

16 juillet. Deux morts à Marseille, sur le chantier du Vélodrome

15 juillet. Deux morts et six blessés sur le site de Total à Carling, en Moselle.

Et la liste est loin d’être exhaustive !

La Fondation Copernic et Michel Bianco – le père de Jérôme Bianco tué en août 2006 – mènent une campagne contre « le travail qui tue en toute impunité ».

Communiqué de la Fondation Copernic

http://www.fondation-copernic.org/

Chaque jour, depuis des dizaines d’années, des salariés meurent deux fois. Leurs familles souffrent deux fois. Ce sont des mots. C’était la vie de Jérôme Bianco. Qui meurt en lavant des vitres. Qui tombe d’une nacelle. Parce que L’Oréal fait des « économies » sur les rambardes de sécurité et utilise un sous-traitant. Lequel, à son tour, fait des économies sur la formation et les équipements de protection. Et puis, là, au Technocentre Renault-Guyancourt, c’est un salarié qui saute du 5ème étage devant ses collègues, victime d’impératifs de productivité intenables, et des harcèlements qui vont avec. Quelques mois après, pour relaxer ses collègues, dans le Hall du Technocentre, un piano convoqué par la direction, jouait de la musique d’ambiance ! Kafka new look version DRH « trop cool ». Pas un jour sans morts au travail (2 quotidiennement). Pas un jour sans cette seconde mort, cette souffrance supplémentaire, inouïe, inacceptable, qu’est ce silence de plomb qui accompagne les morts liées au travail. Et puis, arrivent les réparations judiciaires qui ne réparent rien : du sursis pour les entreprises, des amendes dérisoires pour une vie…bref le laissez-faire et le mépris ; les sous-traitants pour remparts aux donneurs d’ordre. Et encore. A condition que l’affaire aille aux tribunaux, et que les pressions d’entreprise ne découragent pas les familles. Silence, on tue. Circulez, rien à voir, nul n’est responsable, personne n’est coupable (à moins que ce ne soit le salarié décédé…). Cela suffit !

Deux morts par jour d’accidents du travail, deux suicides par jour liés au travail, cela suffit ! Huit morts par jour d’exposition à l’amiante, et combien, aujourd’hui même, d’exposés aux radiations dissimulées dans les centrales nucléaires. Les peintures cancérigènes, les sans-papiers « corvéables à merci » dans le BTP ou l’agriculture, cela suffit. Et cette impunité systématique des entreprises…quand piétiner la pelouse de Christian Clavier, en Corse, mobilise l’État.

Travailler tue, en toute impunité. Mais le silence – qui rend ce scandale possible – est aussi notre faute : nous n’avons pas pu, nous n’avons pas su, nous n’avons pas encore (sauf pour l’amiante) créé le rapport de force qui rende ce silence impossible. Et c’est maintenant, précisément, ce que nous avons à faire : fabriquer la force du nombre qui bouscule le silence et oblige la loi à changer ou à être appliquée.

Signer la pétition

Travailler tue en toute impunité : pour combien de temps encore ?

 

Voir également l’article de Gérad Filoche : MÉTRO, BOULOT, TOMBEAU publié dans Siné Hebdo n°49

Extraits

« Selon le Bilan annuel sur les conditions de travail, paru en juin 2009, le nombre d’accidents du travail mortels dans le privé a augmenté de 16 % en 2007. Depuis deux ans, il y a deux morts par jour au travail : 622 décès en 2007 contre 537 en 2006. Dans le seul secteur privé, il y a 720 150 accidents du travail avec arrêt par an ; 39,4 accidents pour 1 000 salariés ; 184 tués en 2007 dans le seul secteur du bâtiment. »

[Mais ces chiffres sont en deçà de la réalité car bien souvent ]« l’accident est dissimulé, comme l’a montré une enquête de l’inspection du travail à Renault-Cléon, qui évoque « un système organisé de pressions visant à ce que les salariés victimes d’accidents du travail, auxquels un arrêt de travail a été prescrit, renoncent à prendre tout ou partie de l’arrêt de travail ».

« Darcos veut « tirer les enseignements » ?

Les solutions sont simples : renforcer le Code du travail au lieu de le détruire [...], doubler les effectifs de l’inspection du travail, augmenter les sanctions pénnales dès que la responsabilité de l’employeur est engagée, imposer que le donneur d’ordre soit systématiquement visé… »

Voir le Blog de Gérad Filoche

Blog de Siné Hebdo

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