20 juin 1944 : assassinat de Jean Zay par la milice
Posté par communistefeigniesunblogfr le 21 juin 2009
Avocat et journaliste, Jean Zay s’engage tôt en politique et devient à 27 ans le plus jeune député de France élu en 1932 dans la 1ère circonscription du Loiret. Situé à l’aile gauche du parti radical, favorable à l’union de la gauche, ses amis sont Pierre Cot ou Pierre Mendès-France.
Dès janvier 1936, il entre dans son premier cabinet ministériel comme secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil. Le 6 juin de la même année, il est nommé ministre de l’Education nationale et des Beaux-Arts. Il poursuit alors dans son ministère jusqu’en 1939 une oeuvre importante de démocratisation et de modernisation.
Il instaure la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans, l’école unique avec harmonisation des programmes et rapprochement des filières. Les effectifs sont limités à 35 élèves par classe. Avec l’aide de Léo Lagrange (Secrétaire d’État aux loisirs et aux sports), l’éducation physique devient obligatoire et les premières expériences d’ « après midi de plein air » sont créées. « J’ai tenté de répondre au désir qui veut que les enfants apprennent peut-être moins, mais à coup sûr mieux. » (Jean Zay, 1936)
Son action dans le domaine des Beaux-Arts est novatrice : réunion des théâtres nationaux, création du Musée d’art moderne et celui des Arts et Traditions populaires, politique de lecture (création des « bibliobus »), défense du droit d’auteur, projet de statut du cinéma et d’un festival à Cannes. Dans le domaine scientifique, il favorise la création du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Il propose la création d’une École nationale d’administration (ENA).
Franc-maçon, partisan de l’union des gauches et du soutien à l’Espagne républicaine, antimunichois, protestant d’origine juive, Jean Zay est pour une certaine droite l’homme à abattre.
A la déclaration de guerre, il démissionne de son poste de ministre pour être affecté comme sous-lieutenant à la 4e armée. Le 20 juin 1940, il s’embarque sur le « Massilia », avec 27 autres parlementaires, pour le Maroc, dans le but de continuer la guerre en Afrique du Nord. Accusé de désertion, le régime de Vichy le fait arrêter le 16 août à Rabat. Il est condamné le 4 octobre à la déportation et à la dégradation militaire. Il est pendant 4 années détenu dans diverses prisons, Clermont-Ferrand, Marseille, puis en janvier 1941 à celle de Riom où il écrit Souvenirs et solitude.
Le 20 juin 1944, des miliciens de Joseph Darnand viennent le chercher à la prison, sous le prétexte d’un transfert à la prison de Melun et l’assassinent dans un bois, à Molles, dans l’Allier.
(Source : museeprotestant.org/)
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