Source l’UFAL :
L’Institut Montaigne1- le laboratoire d’idées – très libéral et soutenu par les plus grandes entreprises – diffuse une étude sur les systèmes de retraite et propose des pistes pour un « big-bang » des retraites en France, illustré par des exemples étrangers (Allemagne, Suède, Italie et Chili). Les réformes de 1993 et 2003 « ne suffisent pas, le système de retraite doit être remis à plat » indique la présentation. Selon l’auteur – l’économiste Jacques Bichot – la réforme des retraites devrait donner naissance à un système contributif : les pensions sont attribuées « en proportion des efforts réalisés ». L’équilibre budgétaire des retraites est un principe de base. C’est -à-dire que chacun reçoit en fonction de ce qu’il a cotisé. Ceux qui n’ont pas assez cotisé recevront « les secours requis pour échapper à la grande pauvreté ».
Le tout serait organisé en un système unique par points remplaçant les régimes par répartition. A la mise en place du système les droits acquis seront convertis en points du nouveau système avec basculement immédiat de tous les salariés.
L’Institut Montaigne n’est pas seul à faire des propositions en ce sens. Le Conseil d’orientation des retraites (COR) poursuit une réflexion très voisine. Avec les mêmes présupposés et les mêmes conséquences.
Ces propositions de réformes tendent à en finir avec la solidarité nationale qui compense de fait les accidents de la vie et permet à chacun de toucher une pension minimum dès lors qu’il a cotisé suffisamment longtemps. Avec les « réformes » ainsi dessinées, le calcul des pensions se ferait en fait sur la durée d’une vie et chaque accident de la vie (chômage, accidents du travail…) ou chaque période hors travail (étude, grossesse…) ne rapporterait pas de point, abaissant ainsi la pension finale.
Rappelons au passage que le seuil de « grande pauvreté », censé déclencher « des secours », se définit aujourd’hui par des revenus ne dépassant pas 40 % du revenu médian. Cela revient à proposer 540 euros par mois à des retraités.
Notes
1 L‘Institut Montaigne est un « Think tank » (groupe de réflexion) libéral dirigé par Claude Bébéar, surnommé « le parrain du capitalisme français ». Claude Bébéar est le fondateur du groupe AXA2 et depuis peu le Président de la commission des sages AFEP-MEDEF qui doit vérifier si les rémunérations des patrons sont conformes à l’éthique… du patronat.
Claude BEBEAR dont les revenus et le patrimoine (rendus publics) sont les suivants :
- sa retraite annuelle AXA s’élève à 438 000 € (2008),
- ses jetons de présence Mutuelles AXA, BNP-Paribas, Schneider et Vivendi représentent 360 000 € (2008),
- son patrimoine s’élève à 106 millions d’euros (déclaration ISF 2007),
Par ailleurs, il détient 3 340 000 stocks options AXA dont la plus-value potentielle au cours d’aujourd’hui (13 €) est de 660 000 €. (Source Blog Le Monde.)
2 Mais, lorsque l’Institut Montaigne, dont le Président, qui n’a pas coupé les liens avec AXA, son ex entreprise (voir description du patrimoine), propose d’instaurer la retraite par points (capitalisation) on se dit que des idées au tiroir caisse … il n’y a pas loin !
En effet, AXA fait partie des assureurs qui lorgnent depuis des décennies sur le « marché » de la retraite. S’il est possible pour chacun de nous de souscrire un contrat individuel de capitalisation retraite (juteux marché de l’assurance vie) les versements des clients sont une goutte d’eau à côté de l’ensemble des cotisants à la retraite par répartition en France.
Source : marianne2.fr