La FRANCE devient-elle un état policier ?(3)
Posté par communistefeigniesunblogfr le 17 mai 2009
Extrait de l’article publié par Mediapart :
« Police-population : deux faits divers illustrent le divorce« Par Erich Inciyan
Après le rapport à charge d’Amnesty International («France. Des policiers au-dessus des lois»), un nouveau document émanant de défenseurs des droits de l’homme vient de dénoncer une montée de la répression policière au cours des deux dernières années.
La commission nationale Citoyens-Justice-Police (qui regroupe la Ligue des droits de l’Homme, le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature) y stigmatise «l’aggravation de la politique pénale et sociale dérivant vers une politique de « total contrôle »» ainsi que «les tensions sociales exacerbées par la mise en œuvre d’une véritable frénésie répressive». Malgré ces «constats amers», ce document constate «l’émergence marquée de résistances citoyennes aux abus de pouvoir et d’autorité qui émanent de représentants des forces de l’ordre».
Cliquez sur ici pour avoir accès au rapport.
Texte de la page 7 du document :
Pourtant, ces actions, ces réactions citoyennes ne s’effectuent pas sans mal ni sans entrave.
En témoignent aussi les menaces qui pèsent sur certaines associations. On citera pour exemple l’appel d’offre significatif du ministère de l’Immigration sur l’information des étrangers, destiné à évincer la « trop gênante » CIMADE des centres de rétention ; les lenteurs administratives délibérées imposées aux salariés de la même CIMADE pour obtenir leur habilitation ; les menaces proférées à l’encontre de RESF par le porte-parole de l’UMP lors de l’incendie qui a ravagé, le 22 juin 2008, le centre de rétention administrative de Vincennes et son appel à la dissolution du réseau ; les menaces de poursuites à l’encontre d’un élu du Jura pour aavoir dénoncé, dans la presse, la « rafle » d’une famille de sans-papiers…
Plus encore, les manoeuvres d’intimidation à l’encontre de ciitoyens se multiplient. Le placement en garde à vue, en décembre 2008, de trois philosophes, coupables de s’être enquis, dans un avion, du sort d’un sans-papier expulsé, les traitements dégradants, les trois fouilles à corps « réservées » à la femme du groupe illustrent ces errements répressifs.
Le ministère de l’Intérieur annonce d’ailleurs le chiffre glaçant de 577 816 gardes à vue en 2008, soit une augmentation de 2,8 % par rapport à 2007 et de 71,6 % par rapport à 2001.
On ne peut que s’inquiéter de cette dérive vers une criminalisation grandissante de l’action citoyenne. Elle nous conduit à toujours plus de vigilance.
Dans un tel contexte, les écrits de Vaclav Havel prennent une particulière résonnance :
» Ce que la conscience sociale considérait il y a peu de temps comme indécent, est aujourd’hui couramment excusé pour être demain accepté et devenir, sans doute après-demain un modèle. Ce à quoi nous refusions hier de nous accoutumer, ce que nous tenions pour impossible, nous l’admettons aujourd’hui sans nous en étonner comme une réalité. Et inversement, ce qui pour nous, naguère, allait de soi, est devenu à présent, une exception et sera demain – qui sait ? – considéré comme un idéal inaccessible. »
(Vaclav Havel, « Lettre ouverte à Gustav Husak’, 8 avril 1975)
la torture est elle retablit en france?