Rosa Luxembourg : les origines du 1er mai
Posté par communistefeigniesunblogfr le 17 avril 2009
Publié sur :
http://www.marxists.org/francais/luxembur/works/1894/05/rl18940501.htm
1894 Un article publié dans le journal polonais « Sprawa Robotnicza »
Quelles sont les origines du 1er mai ?
Rosa Luxembourg*
L’heureuse idée d’utiliser la célébration d’une journée de repos prolétarienne comme un moyen d’obtenir la journée de travail de 8 heures (1), est née tout d’abord en Australie. Les travailleurs y décidèrent en 1856 d’organiser une journée d’arrêt total du travail, avec des réunions et des distractions, afin de manifester pour la journée de 8 heures. La date de cette manifestation devait être le 21 avril.
Au début, les travailleurs australiens avaient prévu cela uniquement pour l’année 1856. Mais cette première manifestation eut une telle répercussion sur les masses prolétariennes d’Australie, les stimulant et les amenant à de nouvelles campagnes, qu’il fut décidé de renouveler cette manifestation tous les ans.
De fait, qu’est-ce qui pourrait donner aux travailleurs plus de courage et plus de confiance dans leurs propres forces qu’un blocage du travail massif qu’ils ont décidé eux-mêmes ?
Qu’est-ce qui pourrait donner plus de courage aux esclaves éternels des usines et des ateliers que le rassemblement de leurs propres troupes ?
Donc, l’idée d’une fête prolétarienne fut rapidement acceptée et, d’Australie, commença à se répandre à d’autres pays jusqu’à conquérir l’ensemble du prolétariat du monde. Les premiers à suivre l’exemple des Australiens furent les États-Uniens.
En 1886 ils décidèrent que le 1° mai serait une journée universelle d’arrêt du travail. Ce jour-là, 200.000 d’entre eux quittèrent leur travail et revendiquèrent la journée de 8 heures. Plus tard, la police et le harcèlement légal empêchèrent pendant des années les travailleurs de renouveler des manifestations de cette ampleur.
Cependant, en 1888 ils renouvelèrent leur décision en prévoyant que la prochaine manifestation serait le 1° mai 1890. Entre temps, le mouvement ouvrier en Europe s’était renforcé et animé. La plus forte expression de ce mouvement intervint au Congrès de l’Internationale Ouvrière en 1889 (2).
A ce Congrès, constitué de 400 délégués, il fut décidé que la journée de 8 heures devait être la première revendication.
Sur ce, le délégué des syndicats français, le travailleur Lavigne (3) de Bordeaux, proposa que cette revendication s’exprime dans tous les pays par un arrêt de travail universel.
Le délégué des travailleurs américains attira l’attention sur la décision de ses camarades de faire grève le 1° mai 1890, et le Congrès arrêta pour cette date la fête prolétarienne universelle.
A cette occasion, comme trente ans plus tôt en Australie, les travailleurs pensaient véritablement à une seule manifestation. Le Congrès décida que les travailleurs de tous les pays manifesteraient ensemble pour la journée de 8 heures le 1° mai 1890. Personne ne parla de la répétition de la journée sans travail pour les années suivantes.
Naturellement, personne ne pouvait prévoir le succès brillant que cette idée allait remporter et la vitesse à laquelle elle serait adoptée par les classes laborieuses. Cependant, ce fut suffisant de manifester le 1° mai une seule fois pour que tout le monde comprenne que le 1° mai devait être une institution annuelle et pérenne.
Le 1° mai revendiquait l’instauration de la journée de 8 heures.
Mais même après que ce but fut atteint, le 1° mai ne fut pas abandonné.
Aussi longtemps que la lutte des travailleurs contre la bourgeoisie et les classes dominantes continuera, aussi longtemps que toutes les revendications ne seront pas satisfaites, le 1° mai sera l’expression annuelle de ces revendications.
Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors aussi l’humanité fêtera probablement le 1° mai, en l’honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé.
Rosa Luxembourg, « Sprawa Robotnicza », 1894
(1) L’usage était alors une journée de travail d’au moins 10 à 12 heures par jour.
(2) Il s’agit du premier congrès de la II° internationale.
(3) Raymond Lavigne (1851- ?), militant politique et syndicaliste.
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Rosa Luxemburg | |
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Naissance | 5 mars 1871 Zamość |
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Décès | 15 janvier 1919 Berlin |
Profession(s) | Militante et théoricienne marxiste, socialiste et communiste, révolutionnaire, polonaise naturalisée allemande |
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rosa_Luxemburg
Rosa Luxemburg
(1871–1919)
Militante polonaise, fondatrice du SPDiL (Parti Socialiste de Pologne et de Lithuanie). Émigre pour suivre ses études et s’intalle à Berlin.
Elle sera en Allemagne la dirigeante incontestée de la gauche du SPD. A ce titre, elle dirige la lutte qui s’engage contre le révisionnisme montant dans la social-démocratie et théorisé par E. Bernstein. En août 1914, elle est opposée au vote des crédits de guerre et s’engage dans le processus de regroupement menant en 1915 à la fondation de la ligue Spartakiste, qui se transformera en KPD (1918). Incarcérée durant la guerre pour son activité. Dirigeante de la révolution allemande de 1918/19. Assassinée après son arrestation, suite à l’échec de la tentative d’insurrection de janvier 1919. |
+ d’infos sur :
http://www.drapeaunoir.org/allemagne/rosa.html
Premier mai 1891 à Fourmies :
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