ArcelorMittal ferme Florange, mais c’est « temporaire »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 13 avril 2009
Publié sur l’Humanité.fr – 10 avril
Sidérurgie . Quelque 300 salariés d’ArcelorMittal ont interrompu le CE extraordinaire pour exiger une date précise de reprise de l’activité.
À l’automne, 35 %. En février, 45 %. À présent, 50 %. D’ici à la fin avril, le géant de l’acier va réduire de moitié sa production en Europe, pendant cinq mois au minimum. Mais les syndicats craignent que la durée de chômage partiel ne s’allonge finalement aussi vite que les carnets de commandes se tarissent. Près de la moitié des 2 600 salariés de l’usine ArcelorMittal de Florange (Moselle) seront concernés. Les sites de Montataire (Oise), Mouzon (Ardennes), Dunkerque (Nord), Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhônes) et de Liège en Belgique pourraient également subir de nouvelles chutes d’activité. Le groupe ArcelorMittal, qui peine face à la chute de la demande (ses principaux clients sont l’automobile et le BTP) et sous le poids de son endettement, poursuit ainsi sa politique de réduction drastique des coûts, démarrée il y a plus d’un an.
Hier, à 10 heures, près de 300 ouvriers ont donc occupé un comité d’établissement extraordinaire, qui a dû être ajourné. Ils ont exigé du directeur une date de reprise de l’activité. Dans une « atmosphère tendue », Henri Blaffart leur a assuré que la mise en veilleuse des deux hauts fourneaux de Florange ne serait que « temporaire ». Intervenant au nom de la CGT de Gandrange, où 575 des 1 100 emplois seront supprimés, Jacky Mascelli a prévenu que « l’exaspération des salariés du groupe en Lorraine commençait à se faire sentir » et que « la direction allait s’en apercevoir au cours des jours à venir ». D’autant qu’une partie des ex-Gandrange devait être reclassée à l’usine voisine de Florange…
L’indemnisation du chômage partiel ne pouvant excéder un certain nombre d’heures dans l’année, reste à savoir quelle formule sera adoptée par la direction. D’après la CFDT, le temps réduit indemnisé de longue durée (TRILD), utilisé au début des années 1990, pourrait être ressorti des cartons. Le chômage pourrait alors durer jusqu’à 1 200 heures, au maximum, sur une période de douze à dix-huit mois. Le salarié touche alors 50 % du salaire brut. Pas grand-chose, surtout pour des ouvriers d’un groupe qui a fait 20 milliards de dollars de profits nets cumulés sur les trois dernières années, dont 600 millions de dividendes en 2008, juste pour la seule famille Mittal.
Mehdi Fikri
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