Des lois républicaines pour organiser la sous-traitance !
Posté par communistefeigniesunblogfr le 25 mars 2009
En kiosque
Pour son 29 ème numéro UNE PHOTO en Une de Siné Hebdo !
Lu dans Siné Hebdo – mercredi 25 mars
MA PETITE ENTREPRISE…
Quand les « gros » patrons manipulent les « petits » ce sont les salariés qui trinquent. Il est temps que de nouvelles lois du travail mettent fin à ce procédé.
Je vais donner dans l’hommage à Bashung et prendre ici la défense des petits patrons sur l’air de Ma petite entreprise… Ils sont 1 million qui font travailler de 1 à 10 salariés. Et encore plus de 100 000 qui font travailler de 11 à 50 salariés. Soit 8 millions de salariés, un sur deux, qui bossent dans une petite boîte de moins de 50 personnes.
C’est là qu’il y a le plus de turn over, le plus de temps partiels, les plus longues durées du travail, les salaires les plus bas, les conventions collectives les plus faibles, le plus fort taux d’accidents du travail et de maladies professionnelles, la flexibilité et la précarité les plus développées, le travail dissimulé le plus fréquent, le nombre d’heures supplémentaires impayées le plus élevé, le moins de droit, pas de syndicat e pas d’institutions représentatives du personnel… Ouf.
Ce million de patrons, c’est la marge de manoeuvre du Medef : car les « gros » manipulent les « petits » comme ils le veulent. Quand ils réclament des aides à l’État, ce sont les gros qui encaissent. Quand c’est le salarié qui exige du salaire ou les 35 heures, ce sont les « petits » qui répondent : « Pas possible ».
Les « gros » encaissent les aides de l’État, pendant que les « petits » disent non aux revendications des salariés.
Exemple : pour les « 200 euros pour tous ! » C’est une revendication centrale pour la relance et donc pour l’emploi, en Guadeloupe comme en métropole.
Deux cents euros, c’est facile pour les gros patrons, ils ont tellement de marges ! Mais ils font dire que ça va supprimer l’emploi chez les petits… Ce qui est faux puisque les « petits » dépendent des « gros » : une petite entreprise sur deux n’a qu’un seul donneur d’ordre ou est le fruit d’une externalisation. Elle a été créée par le « gros » pour baisser les coûts, éviter les bons salaires ou une bonne convention. Mais on peut ne pas se laisser avoir ! De nouvelles lois républicaines du travail devraient se mêler d’organiser la sous-traitance. Elles sont au moins trois :
- Rendre le donneur d’ordre pénalement, légalement, économiquement, financièrement responsable de tout ce qui se passe sous ses ordres, y compris avec ses sous-traitants.
- L’entreprise sous-traitante doit être alignée, le temps de la mission sur la convention collective du donneur d’ordre. C’est un principe qui existe dans le code du travail pour les CDD et intérims, et, transposé à la sous-traitance, il cassera l’intérêt des marchés à moins-disant social.
- Faciliter la reconnaissance par l’inspection du travail des « unités économiques et sociales », des « groupes », écartant les « essaimages », les franchises et autres entités artificielles.
Que l’on défende ces trois lois et l’on se mettra les petits patrons dans la poche contre les gros… « Ma petite entreprise » se portera mieux. Deux cents euros partout !
Et donner deux cents milliards aux banquiers, c’est arroser le sable ; donner 200 milliards aux salariés, c’est relacner consommation et économie…
Gérard Filoche
Publié dans Politique nationale, SOCIAL | Pas de Commentaire »