Retraites : le Medef veut porter le droit à la retraite à 61 ans
Posté par communistefeigniesunblogfr le 24 mars 2009
Actualisé le 24 mars
source : l’Humanité
Le Medef bat en retraite mais ne désarme pas.
Hier 23 mars, lors de la réunion de négociation sur la retraite complémentaire, le Medef a décidé de « renoncer » à retarder l’âge minimal de départ et a proposé de reconduire le précédent accord de 2003 jusqu’à la fin 2010. Cependant, son nouveau texte maintient une invitation aux pouvoirs publics à convoquer, avant décembre 2010, un « rendez-vous » avec les « partenaires sociaux » afin de « négocier sur tous les paramètres », âge inclus.
« Le MEDEF plie mais ne rompt pas« , a commenté le responsable des négociateurs CGT en donnat un « avis négatif » sur ce projet d’accord.
En pratique, l’âge minimal reste fixé à 60 ans, mais les rendements des régimes définis en 2003 ne changent pas non plus. La baisse du niveau des pensions se poursuivra donc.
Quant au problème du financement, il demeure entier car aucune nouvelle ressource n’est apportée aux deux régimes (ARRCO et AGIRC). Ceux-ci devront puiser dans leurs réserves.
La bataille pour la pérennité de la retraite par répartition et l’amélioration des droits des assurés reste donc bien d’actualité.
Lu dans Liberté Hebdo – du 20 au 26 mars
La retraite à 60 ans torpillée via
les « complémentaires » ?
On n’en parle pour l’instant qu’entre militants initiés et pourtant il s’agit d’une affaire qui touche 18,3 millions d’actifs et 11,4 millions de retraités. Depuis le 27 janvier, syndicats et patronat discutent de l’avenir de deux régimes de retraite complémentaire : l’Arrco (salariés du privé) et l’Agir (cadres).
Le Medef propose de faire cotiser un trimestre de plus par an à partir de 2011, de façon à parvenir en 2014 à un versement sans abattement à 61 ans ! Du coup, personne ou presque ne pourrait, dans les faits, partir en retraite à 60 ans. Difficile en effet, voire impossible, de se passer de la complémentaire qui constitue en moyenne 30 % du montant de la pension (55 % pour les cadres). Et encore, le Medef avait proposé initialement un versement à 63 ans en 2014, en rappelant que « l‘âge normal » devrait être 65 ans !
Les négociations autour de l’Arrco et l’Agir apparaissent donc comme le moyen détourné de torpiller à nouveau le droit à la retraite à 60 ans, déjà bien rogné par les réformes Balladur et Fillon mais aussi, plus récemment, par la mesure Sarkozy repoussant la possibilité de travailler jusqu’à 70 ans. Tous les syndicats ont dit non, pour des raisons de fond et de principe, la négociation n’ayant pas compétence pour décider de l’âge de départ en retraite.
A ce recul s’ajoutent des propositions qui feraient baisser le montant des pensions, notamment pour enfants, et de réversion. Le Medef argue que l’Arrco et l’Agir « courent à la faillite« . Cet alarmisme est contredit par les responsables techniques Arrco-Agir, qui prévoient un résultat négatif de 1,6 à 2,5 milliards d’euros en 2010. Surtout, les deux régimes possèdent entre 50 et 65 milliards d’euros en réserve !
Les syndicats font, en outre, remarquer qu’une hausse de 1 % du point de cotisation assurerait l’équilibre des comptes jusqu’en 2030. Le prochain rendez-vous est prévu le 23 mars. La journée du 19 mars permettra peut-être de faire pencher la balance du bon côté…
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