Heures supplémentaires : Un « travailler plus » néfaste à l’emploi
Posté par communistefeigniesunblogfr le 12 mars 2009
Lu dans Challenges (extraits de l’article de Fanny Guinochet)
La loi Tepa est un frein à l’embauche, et a surtout permis de recycler des primes en heures sup.
C’était un des symboles de la politique économique de Nicolas Sarkozy, la concrétisation du « travailler plus pour gagner plus« . Adoptée en août 2007, la loi Tepa (travail, emploi et pouvoir d’achat) permet aux salariés qui effectuent des heures supplémentaires d’être exonérés de cotisations sociales et de ne pas être imposables sur ce revenu ; les entreprises, elles, bénéficient d’une déduction.
Plus d’un an et demi après, le dispositif est vivement remis en cause.
Pierre Cahuc* et André Zylberberg* dénoncent une mesure « sans effet sur l’activité ». Et effectivement, les chiffres de l’Acoss (la banque de la Sécu), publiés en février, montrent qu’au moment où les destructions d’emplois se multiplient, les heures supplémentaires, elles, progressent.
Pourquoi un tel décalage ?
« L’augmentation des heures supplémentaires contribue à détruire des postes de travail« , répond Alain Vidalies, secrétaire national au travail et à l’emploi du PS.
« Pour les entreprises, il est plus avantageux de demander à ceux en poste de faire des heures sup que d’embaucher. A la SNCF, le rachat des journées de récupération et RTT équivaut à 750 temps pleins. » (Edgar Stemer, CFDT des transports et de l’équipement)
Ces critiques, le gouvernement les balaie. [...] (mais) si le volume d’heures a tant augmenté, c’est surtout parce que, pour la première fois, les entreprises ont eu un intérêt financier à les déclarer.
« seules les appellations ont changé. Les heures supplémentaires n’ont pas été plus nombreuses.« (Florence Berthelot, secrétaire générale de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).
Selon l’Acoss, les exonérations de cotisations sociales sur les 725 millions d’heures supplémentaires réalisées en 2008 ont coûté près de 2,8 millions d’euros.
* Pierre Cahuc et André Zylberberg : économistes français, spécialistes du marché du travail
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