Feignies ensemble PCF
Feignies pour tous mars N°14
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« La seule vraie solution à la crise sociale actuelle consiste à réduire fortement les inégalités.«
Jean Gadrey, économiste, professeur à l’Université de Lille-1
L’argument premier des réformes de Xavier Darcos est la lutte contre l’échec. Mais derrière de belles paroles se cache une réalité bien plus sombre et il apparaît que la lutte contre l’échec scolaire est un nuage de fumée destiné à masquer les objectifs réels de cette réforme : faire des économies.
Au plan national : 13 500 suppressions d’emplois à la rentrée 2009 dont 6 000 en primaire et maternelle alors que dans le même temps il y aura 15 000 élèves en plus !
Dans la région : C’est plus de 226 emplois supprimés dans les écoles dont 193 maîtres des RASED (Réseau d’Aide Spécialisé pour les enfants en difficulté).
A Feignies : Un poste de maître G est supprimé dans le RASED. Le maître G est un enseignant spécialisé qui prend individuellement l’enfant qui a des difficultés à aborder les apprentissages scolaires de par son comportement dans la classe. En favorisant l’intégration scolaire de cet élève, il aide ainsi non seulement cet enfant mais aussi la classe. On voit donc qu’avec la suppression de 1500 postes des RASED, les élèves en difficultés lourdes vont être abandonnés à leur sort, c’est à dire abandonnés dans leur classe sans aide spécialisée. L’enseignant se retrouvera alors devant la double difficulté de gérer cet élève en souffrance tout en faisant cours au reste de la classe. Une équation sans solution.
École maternelle menacée : Les 2 et 3 ans seraient exclus de l’école pour être accueillis par des assistantes maternelles ou en crèches et jardins d’éveil payants, donc à la charge des familles. Les communes et les associations pourront-elles accueillir l’ensemble de ces enfants ? Dans le Nord, la scolarisation des 2/3 ans est passée de 60 % à 40 %.
En lycée : De nombreuses sections disparaîtront. Les remplacements ne pourront pas être assurés dans certaines disciplines (anglais, mathématiques, lettres…) en raison de la suppression de nombreux postes de titulaires-remplaçants. Des classes de 28 à 33 élèves…
Des économies pour le public… mais pas pour le privé :
« Je suis le ministre de toutes les formes d’enseignement, […] C’est pourquoi, dès cette année, un fonds d’intervention spécifique « Espoir banlieues » sera créé sur le budget de l’Éducation nationale pour permettre le financement des dépenses de fonctionnement des établissements privés qui accepteraient d’ouvrir des classes dans les banlieues.
Je me fixe un premier objectif pour la rentrée 2008, la création de 50 nouvelles classes de l’enseignement privé dans les banlieues et je couplerai chaque fois que possible ces projets d’ouverture de classe avec les internats d’excellence.”
Sous couvert de réformes, on assiste à un véritable sabordage
du service public de l’Éducation nationale
Loi BACHELOT
« Le but réel de la loi Bachelot, c’est démanteler le service public. »
André Grimaldi, professeur de médecine à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Avec les 900 signataires d’une lettre au président de la République, parmi lesquels 300 professeurs de médecine, André Grimaldi réclame le retrait de la partie « hôpital » du projet de loi Bachelot.
- Cette loi ne porte que sur la gestion : qu’il y ait un seul directeur dont la mission principal n’est pas d’améliorer la qualité des soins mais de mettre l’hôpital à l’équilibre financier.
Exemple : à l’hôpital Saint-Joseph, à Paris, au nom du déficit, on a fermé le service des maladies infectieuses, du sida, parce que non rentable financièrement.
- Des médecins et des chirurgiens payés différemment. Certains, venant de l’extérieur, seront payés à l’activité. Or, dans une équipe, pour que ça marche, tout le monde doit être sur le même rythme. Si l’un est payé au nombre de malades qu’il voit, et l’autre uniquement sur le temps de travail, comme salarié, si le premier gagne quatre fois plus alors qu’il ne travaille pas plus que le second, le travail en équipe, si nécessaire en hôpital, ne sera plus possible.
- La tarification à l’activité (T2A) – Si 70 % des revenus d’un médecin hospitalier dépendent de l’activité, ce médecin fera de l’activité en multipliant artificiellement le nombre d’actes d’hospitalisation. Et tout ça coûtera plus cher à la Sécu !!!
- Le but réel, c’est de démanteler le service public. C’est si vrai que les mots « service public » sont absents de la loi. Il n’y a plus que des « missions de service public » qui peuvent être vendues à la découpe. Ce qui est en préparation, c’est : le non-rentable, le très cher, se fera à l’hôpital, le reste plus rentable dans les cliniques privées.
Il faut lancer un vrai débat national, citoyen, avec tous les acteurs concernés. Première chose à faire : prévoir une enveloppe financière séparée pour le service public et les hôpitaux privés à but non lucratif d’un côté et une autre pour le privé lucratif. Ensuite, discuter de l’organisation des soins de façon transparente, en veillant à ce que les besoins réels s’expriment.
On ne peut pas gérer les flux de malades comme des flux de marchandises avec, en bonne logique capitaliste, comme priorité la seule rentabilité.
voir sur le blog l’analyse de quelques-uns des articles de la loi (article publié le 5 mars)
Bientôt plus d’urgences la nuit, près de chez vous ! La loi Bachelot prévoit la fermeture des urgences de proximité la nuit, le week-end et les jours fériés.
Nord / Pas-de-Calais : Six services d’urgence pour 4, 1 millions d’habitants ! Pour Feignies, ce serait le CH de Valenciennes.
Les élections européennes du 7 juin, le démantèlement du service public de santé… vous concernent. Venez en débattre avec nous le dernier vendredi de chaque mois, de 17 h 30 à 19 h à la salle polyvalente, Place de l’église.