Fusion du groupe Banque Populaire et de la Caisse d’Epargne : les 100 000 salariés sont les grands oubliés
Posté par communistefeigniesunblogfr le 26 février 2009
C’est par la presse que ces 100 000 salariés ont appris la nouvelle de cette fusion menée au pas de charge par Nicolas Sarkozy.
État des lieux :
- le groupe Banque Populaire enregistre en 2008 une perte historique de 468 millions d’euros alors qu’en 2007, il avait dégagé un bénéfice de plus d’un milliard d’euros,
- la Caisse d’Épargne accuse une perte de 2, 015 milliards d’euros en 2008 alors qu’elle avait réalisé un bénéfice de 1,367 milliard l’an dernier,
- Natixis, filiale commune des deux banques, a annoncé une perte de 2,8 milliards d’euros ; ses résultats catastrophiques ont fortement pesé sur les comptes du groupe Banque Populaire qui en est actionnaire pour 36 % et ont coûté 1,3 milliard à la Caisse d’Épargne.
L’Etat entrerait dans le capital du nouveau groupe, nouveau géant de la banque, pour 5 milliards et aurait 4 postes d’administrateurs sur 18 prévus. Le groupe aurait 35 millions de clients et un réseau de 8 000 agences.
Le mensonge du Président :
- Mardi, pour faire taire la polémique grandissante, Nicolas Sarkozy affirmait que la nomination de François Pérol* à la tête du nouveau groupe ne posait pas de problème à la Commission de déontologie*.
- Quelques heures plus tard, on apprenait qu’Olivier Fouquet, son président, avait simplement donné un avis à titre personnel et que la commission n’avait pas (encore?) été saisie.
- Le Monde (daté de demain vendredi) révèle qu’Olivier Fouquet a fait part aux autres membres de la commission de « ses doutes croissants quant à la conformité de la nomination de ce proche de M. Sarkozy« . Il explique en autre qu’il y aura « délit pénal » s’il s’avère que François Pérol s’est trop investi dans la fusion des deux banques et qu’il en prend la tête.
Les craintes des salariés :
- que le groupe soit géré comme une banque privée, c’est-à-dire en favorisant les actionnaires aux dépens des salariés,
- que le plan de 4 500 suppressions de postes annoncé par la Caisse d’Épargne, puis gelé, ne ressurgisse,
- que cette fusion, marquée par une absence totale de projet de développement, ne soit qu’un mécano financier destiné à rassurer les marchés boursier.
Les salariés veulent revenir à leur métier de base :
- collecter de l’argent,
- le redistribuer aux acteurs économiques et sociaux en fonction des besoins.
* L’avis de la commission est la plupart du temps facultatif. Mais si elle est consultée, elle dispose d’un droit de veto si elle rend un avis négatif. Si l’administration ou le fonctionnaire décident de passer outre cet avis ou de ne pas saisir la commission, ce dernier prend le risque d’être attaqué devant la justice, et d’encourir une sanction pénale de deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.
* François Pérol : Secrétaire général adjoint de l’Élysée et proche de N. Sarkozy
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