Lors de ses vœux télévisés, le Chef de l’Etat a prétendu que « l’année 2008 à été dure pour tous les Français. » C’est un mensonge, les possédants, eux, n’ont jamais été aussi riches. Et ils profitent de la crise pour s’enrichir. Il est temps de changer de politique. Et de miser sur une relance sociale…
La crise frappe dur.
Après le krach financier de l’automne dernier, les retombées sociales sont lourdes. Les plans sociaux succèdent aux plans sociaux, partout il n’est question que de chômage technique ou de chômage tout court, de « dégraissage », de licenciements.
On parle de 300 000 suppressions d’emploi en France entre le dernier trimestre 2008 et le premier trimestre 2009. Le BIT (Bureau International du Travail) chiffre à 20 millions le nombre supplémentaire de chômeurs dans le monde. Aux États-Unis, on a supprimé 700 000 postes de travail pour le seul mois de décembre ! Partout, les jeunes sont les premières victimes de ce cataclysme ; partout, la précarité et l’appauvrissement se généralisent. Et la crise s’étend dans tous les domaines de la vie sociale, risquant de provoquer de terribles catastrophes. Emploi, santé, logement, école… tout peut basculer.
2008 a été une année des profits records.
Il est bon de rappeler, comme le faisait la revue « Capital » de novembre dernier, que les grands patrons ont touché ces derniers mois un véritable « jackpot ».
Des exemples à la pelle :
- Gérard Mestrallet, Pdg de Suez qui vient de fusionner avec Gdf, a empoché 12 millions d’euros grâce à ses stock-options ;
- Vincent Bolloré, à la tête de multiples entreprises dont Havas, et qui prête volontiers son yacht à notre président en cas de besoin, a palpé 20 millions d’euros ;
- l’assureur Jean-Pierre Thierry (Allianz-Agf) encaisse 23 millions d’euros.
- François Pinault (PPR, Fnac, Gucci, Saint Laurent, Vinci, Bouygues) est presque en tête avec 259 millions d’euros.
- Il est battu toutefois par Bernard Arnault (pdg et actionnaire principal de LVMH) qui arrive bon premier avec 376 millions d’euros.
Alors, ils connaissent la crise, eux ?
Et que dire des firmes du CAC 40 qui ont engrangé en 2008 des bénéfices record ? Elles ont fini l’année avec des résultats supérieurs en moyenne de 12% par rapport à 2007 et des profits en hausse sur 2007 de 2,2 milliards d’euros (Étude Cabinet PWC pour Le Monde).
Et que dire des Français soumis à l’impôt de solidarité sur la fortune ? En 2008, ils sont 20 000 de plus à payer l’impôt (548 000 au lieu de 527 000 en 2007). Alors ? Qui disait que la crise était dure pour tout le monde ? En vérité, comme dans un mécanisme de vases communicants, c’est en pressurant le plus grand nombre que la minorité de possédants prospère.
Plus scandaleux encore
Non contents d’amasser des sommes colossales, nombre de patrons prennent prétexte de la crise pour opérer des réductions d’effectifs, des dispositifs de chômage technique, des arrêts de missions d’intérim sans la moindre justification. Arcelor-Mittal, PSA, Unilever : ces groupes solides licencient, ferment, cassent, restructurent au nom d’une rentabilité financière qui est justement à l’origine de la crise. On connaît l’exemple de l’entreprise américaine Molex qui, à Villemur (Haute Garonne), dégage pourtant un solide bénéfice mais que l’on ferme pour la délocaliser en Slovaquie. Idem pour Hewlett-Packard qui prospère tout en supprimant 9000 emplois en Europe. Ou Amora-Maille en Bourgogne (Unilever). A chaque fois, la crise a bon dos. En vérité, les directions ont fait le choix des actionnaires, grassement rétribués, contre les salariés, sacrifiés.
Depuis Maastricht, la liberté totale de circulation des capitaux et des marchandises ne pouvait que conduire à cette catastrophe. La thèse valorisée à l’OMC (Organisation mondiale du Commerce), au FMI (Fonds monétaire international), à Bruxelles, au gouvernement selon laquelle l’encouragement des riches à être toujours plus riches permettrait de tirer tout le monde vers le haut est fausse. C’est l’exact contraire qui se produit. Les avocats du capitalisme mènent le monde à l’abime. Il est temps de taxer la spéculation et les mouvements de capitaux spéculatifs, il est temps de fermer les paradis fiscaux, urgent que l’argent aille aux salaires, à l’emploi et aux systèmes publics de sécurité sociale. Il est temps de lancer un grand débat pour dépasser le capitalisme.
Il est temps d’œuvrer à une grande relance sociale !