« La malnutrition n’est pas une fatalité »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 27 janvier 2009
interview publiée dans Vivre DEBOUT n°42 – janvier 2009
(Le journaliste s’adresse à Jean ZIEGLER, sociologue, membre du COMITÉ CONSULTATIF DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU)
Vous dénoncez, depuis de nombreuses années, les ravages de la sous-alimentation et de la malnutrition. Qu’est-ce qui vous révolte ?
« En 2000, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) dénombrait 785 millions de personnes gravement et en permanence sous-alimentées. Elles sont 923 millions aujourd’hui. Pourtant, l’agriculture mondiale pourrait nourrir 12 milliards d’êtres humains, soit le double de l’humanité. La faim n’est donc pas une fatalité. En Haïti, où le prix de la farine a augmenté en un an de 83 %, j’ai vu des familles réduites à manger des gâteaux de boue mélangée à un peu de sel et de déchets végétaux, pour caler l’estomac et tromper la faim. Sur tous les continents, les carences en vitamines et minéraux provoquent des maladies, comme le Kwashiorkor*, le rachitisme, l’anémie, la cécité. Chez les petits de moins de 5 ans, la malnutrition est particulièrement dévastatrice : les cellules du cerveau ne se développent pas, ou insuffisamment. Ce qui signifie que des centaines de milliers d’enfants, chaque année, sont condamnés à une vie d’invalidité cérébrale permanente. Si le tableau est sombre, il y a pourtant des raisons d’espérer. L’action des ONG mais aussi le poids d’une opinion publique mieux informée peuvent renverser la situation, forçant les Etats occidentaux à libérer les fonds nécessaires. »
* Le kwashiorkor est un syndrome de malnutrition protéino-calorique sévère de la première enfance. Le terme, qui signifie enfant (kwashi) rouge (orkor) dans la langue des Ashanti du Ghana, se réfère à la rougeur de peau des enfants qui en sont frappés. Le kwashiorkor touche principalement le jeune enfant qui, âgé de 18 mois à trois ans, à l’arrivée d’un second enfant, est brutalement sevré et passe à une alimentation trop pauvre en protéines. (d’après Wikipédia)
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